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31jan16


Crises politiques et sécuritaires à l'ordre du jour


Les travaux du 26e sommet de l'Union africaine (UA) ont débuté hier à Addis-Abeba. Au menu, les conflits politiques qui secouent de nombreux pays du continent, entre autres, le Soudan du Sud, la Libye, la Somalie et le Burundi.

Autre question non moins importante à examiner : les défis sécuritaires, à savoir la lutte contre les groupes djihadistes qui sévissent au Sahel et l'insurrection islamiste de Boko Haram au Nigeria, laquelle s'étend vers les pays voisins, notamment le Cameroun et le Tchad. La question qui domine cette rencontre est la crise du Burundi.

Elle a pour origine la candidature, fin avril 2015, du président Pierre Nkurunziza, réélu en juillet à un troisième mandat. Candidature que l'opposition, la société civile et une partie de son camp jugent contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha en 2000. Cet accord a permis de mettre fin à la guerre civile (1993-2006) et inspiré la Constitution du 18 mars 2005.

L'accord assure également, par le système des quotas, l'équilibre du pouvoir entre ethnies et couches sociales et limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Le 19 décembre, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA a adopté le principe du déploiement d'une force de 5000 hommes pour enrayer le cycle de violences au Burundi, faisant craindre de nouveaux affrontements, voire un génocide, dans ce pays des Grands Lacs.

Bras de fer

Réuni vendredi dernier, le CPS n'a pas réussi à trouver un consensus sur le déploiement de cette Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), car Bujumbura s'y oppose. Position réitérée à la veille de ce sommet par le ministre des Affaires étrangères du Burundi, Alain Aimé Nyamitwe. «A aucune condition, nous ne sommes prêts à accepter cette force», a-t-il déclaré, cité par l'AFP.

Et d'ajouter : «La présidente de la Commission (de l'UA) et le Commissaire paix et sécurité se sont exprimés pour donner les raisons justifiant l'envoi de cette force. Nous avons précisé que cet envoi de force n'était pas justifié, nous avons donné les raisons de ce rejet parce que nous estimons que la situation au pays est sous contrôle du point de vue sécuritaire.»

Une majorité des deux-tiers est requise pour autoriser l'envoi de cette force. Mais l'absence de consensus lors de la réunion du CPS de vendredi laisse sceptique quant à l'issue des tractations sur ce déploiement, alors que les auteurs du coup d'Etat avorté en mai restent déterminés à renverser le Président par les armes si nécessaire.

En décembre dernier, un ancien officier supérieur de l'armée burundaise a annoncé la naissance officielle d'une rébellion, les Forces républicaines du Burundi, regroupant, selon lui, les principaux groupes armés opérant dans le pays et qui a pour objectif de chasser du pouvoir le Président. «Face à la violence féroce de l'Etat et suite au refus catégorique et arrogant de tout dialogue», il a indiqué n'avoir d'autre choix que le recours à la force pour «protéger les populations» et «redonner toute sa vigueur à l'esprit de l'Accord d'Arusha».

Il a accusé le Président d'avoir fait perdre tout «honneur» aux forces de sécurité, en les poussant à commettre nombre d'exactions et, «à ce titre, ne mérite plus d'être considéré comme commandant suprême» de ces dernières. Aussi, a relevé le même officier, «par son comportement irresponsable, il a de surcroît provoqué la division au sein des corps de l'armée et de la police, jusque-là perçus comme des 'références d'intégration' entre les Hutus et les Tutsis».

De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exprimé hier son soutien à l'envoi d'une mission africaine de maintien de la paix au Burundi, «J'approuve votre proposition de déployer des observateurs des droits de l'homme et une mission de protection et de prévention», a-t-il déclaré à l'ouverture du sommet. Sachant que le Burundi nécessite «l'engagement le plus sérieux et le plus urgent».

[Source: Par Amnay Idir, El Watan, Alger, 31jan16]

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