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19juil13


Le droit d'asile en Bolivie, une générosité à géométrie variable


Des analystes soulignent les contradictions du gouvernement bolivien d'Evo Morales depuis qu'il a offert l'asile à l'ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden alors qu'il refuse la même mesure à un sénateur d'opposition réfugié à l'ambassade du Brésil.

M. Morales a proposé ce mois-ci l'asile à l'informaticien américain recherché par la justice de son pays après avoir révélé l'espionnage à grande échelle mené par les Etats-Unis à travers le monde et reclus dans la zone de transit d'un aéroport de Moscou depuis le 23 juin.

Cette offre est "contradictoire" avec le refus du gouvernement d'autoriser au sénateur Roger Pinto le bénéfice de la même mesure au Brésil, qui l'héberge depuis plus d'un an dans son ambassade à La Paz, estime pour l'AFP le professeur en sciences politiques Carlos Cordero.

"C'est une attitude contradictoire et le gouvernement montre deux poids deux mesures sur bien des aspects, notamment sur ce sujet", ajoute-t-il.

Selon lui, "la contradiction, c'est de donner refuge à Snowden, parce que cela correspond à l'alignement (du président de gauche radicale Evo) Morales avec des pays qui s'opposent au libre marché ou à l'impérialisme", comme le Venezuela et le Nicaragua, qui ont également offert d'accueillir le fugitif américain.

Le sénateur Pinto, 53 ans, s'est réfugié en avril 2012 à l'ambassade du Brésil, s'affirmant victime de persécution politique après que le gouvernement a lancé contre lui une vingtaine de procédures judiciaires, la majorité pour outrage.

Le gouvernement de la présidente brésilienne Dilma Rousseff lui a rapidement accordé l'asile, mais les autorités boliviennes refusent de délivrer le sauf-conduit qui permettrait à M. Pinto de quitter le pays, au motif qu'il est également poursuivi pour corruption.

L'ancien président conservateur de la Bolivie Jorge Quiroga (2001-2002) a également critiqué en conférence de presse la "double morale" du gouvernement.

"Il offre l'asile à Snowden, un espion américain en fuite en Russie et sans accords régionaux qui le protègent, mais il refuse de rendre possible l'asile de Pinto, un sénateur bolivien qui a fait des révélations fondées sur du trafic de drogue" ou des liens du gouvernement avec cette activité, a-t-il poursuivi.

Pour le sociologue et enseignant universitaire Jorge Lazarte, ce que fait le gouvernement reflète "la politique du pouvoir, c'est à dire qu'il ne se conduit pas selon des principes mais selon ses intérêts et ce double traitement, il l'applique à ses relations extérieures et il l'applique en Bolivie".

"Il est affligeant qu'il y ait une partie de la population qui appuie ces politiques inconstantes, mais il y a une autre partie qui se rend compte des contradictions du gouvernement", ajoute-t-il.

Le ministre des Affaires étrangères bolivien David Choquehuanca soutient quant à lui que les deux situations n'ont rien de commun.

Il se refuse également a établir un parallèle avec le fondateur de WikiLeaks, Julian

Assange, réfugié depuis juin 2012 à l'ambassade d'Equateur à Londres et à qui les Britanniques refusent un sauf-conduit pour quitter le pays.

"Pinto ne peut pas être comparé à Snowden ou à Assange, Pinto n'est pas un persécuté politique, Pinto est poursuivi pour des délits de droit commun", a martelé mercredi le ministre, quand bien même M. Snowden est recherché par la justice américaine et M. Assange par la justice suédoise.

[Source: El Watan, Afp, Alger, 19juil13]

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