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24juin16


Hollande : «Le vote du Royaume-Uni met gravement l'Europe à l'épreuve»


La décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne (UE) «est un choix douloureux et je le regrette profondément», a déploré François Hollande lors d'une intervention devant la presse. Bien qu'il assure que «la France continuera à travailler avec ce grand pays ami», le président de la République admet cependant que «le vote du Royaume-Uni met gravement l'Europe à l'épreuve». De sorte que le chef de l'État a appelé à un «sursaut», rappelant que «L'Europe est une grande idée, et pas seulement un grand marché». «Les peuples attendent de l'Union européenne qu'elle réaffirme ses valeurs de liberté, de tolérance et de paix. L'Europe doit réaffirmer ses valeurs: liberté, solidarité, paix.»

Le président n'a pas cherché à minimiser les conséquences du référendum britannique: «Ce qui se joue, c'est la dissolution de l'Europe, au risque du repli. (...) Le danger est immense face aux extrémismes et aux populismes.» Comme annoncé, l'Élysée souhaite que le Royaume-Uni enclenche «dès que possible» la procédure de sortie de l'UE. François Hollande a par conséquent annoncé qu'il se rendrait mardi prochain au Conseil européen, après avoir rencontré la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin la veille. Le chef de l'État a exprimé le souhait de rediriger l'UE. Il annonce ainsi que «la France sera à l'initiative pour que l'Europe se concentre sur l'essentiel: la sécurité et la défense de notre continent, l'investissement pour la croissance et pour l'emploi, l'harmonisation fiscale et sociale enfin renforcement de la zone euro et de la gouvernance démocratique.»

Quelques minutes plus tard, le premier ministre Manuel Valls a pris la parole à son tour. «Ce choix des Britanniques est une déflagration, un choc, mais c'est aussi le choix libre et souverain des Britanniques. Il ne faut surtout pas le nier et le mépriser. Il faut le respecter et en tirer toutes les conséquences, car la Grande Bretagne sortira de l'Union européenne», a-t-il prévenu sur un ton grave. «Cette décision bouscule les plans établis et impose une réflexion collective. Elle est le révélateur d'un malaise trop longtemps ignoré. Trop longtemps, on a fermé les yeux sur les doutes exprimés par les peuples européens. On m'a souvent fait le reproche de parler avec gravité ces derniers temps, parce que je disais que l'Europe pouvait être tragique, avec la menace terroriste, la crise migratoire, la montée de l'extrême droite», a-t-il encore regretté.

Comme François Hollande avant lui, le chef du gouvernement a ensuite livré quelques enseignements à tirer de ce Brexit: «Une dislocation de l'Europe, ce serait un affaiblissement considérable de nos nations. L'Europe a été bâtie pour la paix et la prospérité, c'est le moment d'être digne de ses pères fondateurs. L'Europe ne peut pas exister sans la voix des peuples. L'Europe doit agir là où elle est efficace, avec l'affirmation de notre identité et la maîtrise de nos frontières. Je suis profondément patriote, j'aime mon pays, la France, je crois en cette nation. Je suis aussi pleinement européen, par mes racines, mes convictions. Il faut rebâtir le projet européen en répondant à ces questions: quelles valeurs, quel projet, quelle identité, quelles frontières... C'est ainsi qu'on redonnera foi à l'Europe. Il faut de l'espoir dans le projet européen», a-t-il finalement conclu.

[Source: Le Figaro, Paris, 24juin16]

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