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11feb22


Ce virus pourrait se replier dans le cerveau d'un patient pendant des années puis réapparaître


Le virus Ebola pourrait se préserver dans le cerveau après l'infection et déclencher plus tard une maladie mortelle, selon une nouvelle étude. L'infection peut resurgir malgré un premier traitement par anticorps monoclonal, ce qui suggère qu'Ebola peut toujours représenter une menace pour les patients des années après leur guérison.

Après avoir guéri du virus Ebola, le cerveau d'un patient peut l'abriter encore longtemps, selon des scientifiques de l'Institut de recherche médicale sur les maladies infectieuses de l'armée des États-Unis. Ils ont tiré ces conclusions après l'avoir observé chez des singes. L'élément pathogène restait ainsi actif et avait le potentiel de relancer la maladie mortelle et contagieuse, indique un article publié dans la revue Science Translational Medicine.

La capacité du virus Ebola à provoquer une infection persistante est connue depuis longtemps et certaines épidémies récentes de fièvre hémorragique en Afrique y sont associées. Pourtant, les scientifiques ne connaissaient pas encore la localisation exacte de l'agent pathogène chez l'homme. Il est capable de se cacher même après un traitement standard par anticorps monoclonaux. Les chercheurs ont utilisé le singe, qui reproduit le plus fidèlement l'évolution de l'infection chez l'homme.

"Notre étude est la première à révéler l'endroit où se cache le virus Ebola dans le cerveau et la pathologie à l'origine de la maladie mortelle liée à la recrudescence du virus Ebola chez le modèle de primate non humain", a expliqué l'un des auteurs de l'étude, Xiankun Zeng.

L'infection persiste chez les singes

Les chercheurs ont constaté qu'environ 20% des macaques rhésus ayant survécu à l'infection initiale par le virus Ebola et au traitement par anticorps monoclonaux présentaient une infection persistante.

L'agent pathogène a été détecté dans le système ventriculaire du cerveau, où circule le liquide céphalo-rachidien. Il a persisté dans les macrophages contenus dans les ventricules, y compris dans le plexus vasculaire, provoquant une grave inflammation et la mort des cellules.

Deux singes ont connu une rechute de la fièvre hémorragique avec des symptômes cliniques sévères, qui ont entraîné leur mort alors que, hormis le cerveau, les autres organes n'avaient pas été affectés.

Ainsi, les résultats suggèrent qu'une thérapie combinant des antiviraux et des anticorps pourrait être nécessaire pour éradiquer complètement Ebola de l'organisme des patients, mais cela nécessiterait des essais cliniques, car les résultats obtenus chez les primates ne sont pas toujours transposables à l'Homme.

Les efforts de recherche mondiaux ont permis l'approbation réglementaire de deux vaccins et de deux anticorps monoclonaux destinés à prévenir et à traiter la maladie à virus Ebola. Ces préparations thérapeutiques font désormais partie de la norme des soins apportés aux patients infectés.

"Heureusement, avec ces vaccins et anticorps monoclonaux thérapeutiques approuvés, nous sommes en bien meilleure position pour contenir les épidémies", a conclu M.Zeng.

Des cas similaires chez l'Homme

Des cas similaires ont été observés chez les humains, selon l'étude. Une infirmière britannique a développé une méningo-encéphalite neuf mois après s'être remise d'Ebola. Un autre patient qui avait été traité avec des anticorps monoclonaux est mort d'une rechute au bout de six mois, après avoir infecté d'autres personnes.

D'après les scientifiques, tout cela montre la nécessité d'un suivi à long terme des patients, même s'ils se sont déjà remis de la fièvre hémorragique.

Ebola en Afrique

Le virus Ebola provoque l'une des maladies infectieuses les plus mortelles connues de l'humanité et il constitue toujours une menace majeure en Afrique, où l'on a enregistré trois épidémies rien qu'en 2021, selon l'Organisation mondiale de la santé.

Alors que début mai 2021, la République démocratique du Congo avait officiellement déclaré la fin de la 12e épidémie d'Ebola dans la province du Nord-Kivu, avant novembre dernier 11 cas supplémentaires ont été signalés, dont six décès, selon un tweet du bureau régional de l'OMS pour l'Afrique. Lequel a ajouté que 604 personnes exposées au virus avaient été identifiées.

[Source: Julia Velyakova, Sputnik News, Moscou, 11feb22]

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