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10mar13


Les sous-marins franco-brésiliens de DCNS


Le spécialiste du naval militaire vient d'inaugurer la première usine brésilienne d'assemblage de sous-marins dans le cadre du plus important transfert de technologie mené par la France dans la défense.

Itaguai, ville de plus de 100.000 habitants, au nord-est de l'État de Rio de Janeiro. Ses plages et son golfe aux allures de Saint-Tropez brésilien. Et, bientôt, de l'autre côté de la baie de Sepetiba, ses installations militaires navales. Le 1er mars dernier, Dilma Rousseff, la présidente de la République du Brésil, avait fait le déplacement pour inaugurer la première usine d'assemblage de sous-marins construite sur son sol. Une étape clé dans le déroulement du plus important transfert de technologie jamais mené à ce jour dans le domaine militaire par une entreprise française.

Fin 2009, le Brésil signe avec la France pour plus de 10 milliards d'euros de contrats d'armement dans le cadre d'un accord de coopération militaire et d'un partenariat stratégique. La pépite? Un contrat géant de 6,7 milliards d'euros gagné par le français DCNS contre l'allemand TKMS pour doter le Brésil d'une industrie de défense sous-marine. Il prévoit la livraison de quatre sous-marins de classe Scorpène entre 2017 et 2021 puis d'un sous-marin à propulsion nucléaire de type SNA en 2025, dans le cadre d'un transfert de technologie complet (hors chaufferie nucléaire qui reste du ressort des Brésiliens) ainsi que la construction d'une usine d'assemblage, d'un chantier et d'une base navale, futur port d'attache de la marine brésilienne, d'une capacité d'accueil de 10 sous-marins.

Le projet représente une rentrée de 4,1 milliards d'euros dans les caisses de DCNS qui intervient à deux niveaux. Le constructeur transfère ses technologies de fabrication de sous-marins via une filiale, créée avec un partenaire local, le groupe de BTP diversifié Odebrecht. «Nous transférons également notre know-how (notre savoir-faire, NDLR) en matière de conception de base et chantier navals à Odebrecht qui en assure la maîtrise d'œuvre et la construction», précise Patrick Boissier, PDG de leader européen du naval militaire.

Conserver un avantage compétitif

Dans quelques semaines, la nouvelle usine d'Itaguai doit recevoir la section avant du premier sous-marin. Elle a été assemblée à Cherbourg, le site français servant de «centre de formation» à quelque 200 ouvriers, techniciens et ingénieurs brésiliens. La section arrière sera réalisée au Brésil. Parallèlement, une soixantaine de salariés de DCNS se sont installés à Itaguai pour participer au transfert de technologie. Et, dans leur sillage, des fournisseurs français d'équipements. «Au total, le contrat brésilien se traduit par une charge de travail pour environ 400 collaborateurs français de DCNS et pour plus de 1000 personnes chez ses fournisseurs pendant au moins six ans», souligne Patrick Boissier. Et de citer, des missions de formation, l'assistance technique, la réalisation d'équipements comme les tubes lance-torpilles ou les périscopes.

«En huit ans, de la signature du contrat à la première livraison, le Brésil aura acquis toutes les technologies pour fabriquer des sous-marins de conception classique», résume le PDG de DCNS. Il avertit: «Sans ce transfert de technologie, il n'y aurait pas eu de contrat.» Or, ajoute-t-il, «il était inéluctable que le Brésil se dote d'une industrie militaire navale. Avec nous ou avec d'autres». À l'instar de l'Inde, le Brésil veut se doter des attributs de grandes puissances. Nanti d'une industrie aéronautique de premier rang avec Embraer, Brasilia ambitionne de développer une marine océanique capable de surveiller ses intérêts vitaux et de se projeter à travers les mers.

«Nous transférons nos technologies actuelles les plus avancées mais nous faisons ce qu'il faut pour conserver un avantage compétitif en développant les navires de nouvelle génération. D'où un effort important et constant d'investissement en recherche & développement qui représente de 8 à 10% de notre chiffre d'affaires», développe Patrick Boissier. Les navires du futur font déjà l'objet d'études (furtivité, propulsion, matériaux…) au sein de structures ad hoc comme Advansea pour les bâtiments de surface.

[Source: Par Véronique Guillermard, Le Figaro, Paris, 10mar13]

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