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04mar17


Kosovo: adieu, l'Occident, bonjour, l'islam radical!


L'idée même du soi-disant État islamique (Daech) est née dans les prisons aux États-Unis, en Égypte, en Irak, en Afghanistan et … maintenant au Kosovo?

Une quarantaine de détenus liés à Daech qui purgent à présent leurs peines dans les prisons au Kosovo ne perdent pas leur temps, mais recrutent d'autres prisonniers, en les sensibilisant à l'islam radical, écrit Brankica Ristic pour Sputnik Serbie.

Les médias locaux indiquent que ces recruteurs sont aidés par des imams plutôt louches qui, en contournant de la Communauté islamique du Kosovo, « donnent des leçons » dans les prisons, en utilisant des livres traduits de l'arabe.

La question se pose si la prison peut être un endroit idéal pour la propagande de cette idéologie. L'expérience montre qu'elle le peut. Et David L. Phillips, directeur du programme de la consolidation de la paix et des droits à l'Institut d'études des droits humains de l'université Columbia, en a parlé récemment. a notamment indiqué que les prisons ne permettaient pas de résoudre le problème d'extrémisme, parce des « universités » de formation de commandos s'y créaient, ce qui est illustré par l'expérience de Guantanamo, des prisons irakiennes et afghanes.

Mme Ristic rappelle qu'au début de la semaine, une accusation a été notifiée à Sefcet Krasniqi, imam de la mosquée Mehmet Fatih à Pristina. On lui impute notamment incitation à des attentats et à des animosités interethniques en 2013-2014.

On compte au Kosovo quelque 800 mosquées et deux milliers d'employés dans des structures religieuses officielles sous contrôle de la Communauté islamique kosovare. Pourtant les idées radicales s'infiltrent rapidement dans cette république autoproclamée.

Selon les autorités locales, 316 Kosovars, dont 44 femmes et 27 enfants, ont participé aux guerres au Proche-Orient au sein de groupes terroristes. 140 restent toujours dans la zone des hostilités. 117 combattants sont revenus au Kosovo, et certains d'entre eux sont poursuivis en justice.

La radicalisation de la population s'explique entre autres par l'incapacité des autorités de contrôler la situation, alors que la pauvreté et le chômage augmentent, 40 % des deux millions de Kosovars n'ont pas d'emploi. Comme résultat, la frustration et une interprétation « inédite » de l'islam.

Dans ce contexte, constate l'auteur, l'islam traditionnel, plus libéral, recule. L'islamisation des Albanais du Kosovo a progressé sous l'influence des pays du Golfe, avant tout de l'Arabie saoudite.

En été 2016, l'Institut d'études politiques (KIPRED) a publié un rapport, dont l'auteur Lulzim Peci a prévenu que si le processus de radicalisation se poursuivait à cette allure il faudra bientôt dire adieux au Kosovo laïc et pro-occidental.

[Source: Sputnik News, Moscou, 04mar17]

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The Question of Kosovo
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