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07oct13


Les USA menacent l'Afghanistan d'un retrait total


Les négociations sur le rôle du contingent militaire américain en Afghanistan après 2014 sont dans l'impasse. Kaboul souhaite que Washington s'engage à défendre l'Afghanistan comme tout autre membre de l'Otan, écrit le 7 octobre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les Etats-Unis refusent catégoriquement et menacent de se retirer totalement du pays. Pour les experts, il s'agit seulement d'une ruse tactique pour obtenir des concessions côté afghan.

Si dans les semaines à venir aucun accord n'était trouvé, Washington "réagirait en conséquence" selon une source de l'administration américaine. Traduction : en renonçant à laisser une partie de ses troupes en Afghanistan comme prévu initialement. Autrement dit, un retrait total.

Les Américains cherchaient pourtant à éviter d'en arriver là. Il y a deux ans, ils avaient dû retirer l'ensemble de leurs troupes d'Irak, entraînant un sursaut de terrorisme et la chute de l'influence américaine sur Bagdad. Un retrait total d'Afghanistan coûterait bien plus cher, écrit le New York Times. Les puissances européennes seront alors également contraintes de retirer leurs contingents, ce qui saperait le moral des Afghans et renforcerait celui des talibans.

Ce n'est pas tout : l'aide au profit du gouvernement afghan serait également remise en question. Actuellement, le pouvoir exécutif ne paie que 20% de ses dépenses et le reste est pris en charge par les USA et leurs alliés. "En l'absence d'accord, le ?ongrès américain refusera certainement de tenir ses engagements. Tout comme les autres partenaires", déclare un représentant américain.

Pourquoi les négociations sont-elles dans l'impasse, alors même que beaucoup de questions litigieuses ont été réglées ? Les Afghans ont par exemple accepté d'offrir aux soldats américains l'immunité contre des poursuites judiciaires. C'était la raison précise de l'échec des négociations en Irak.

Mais le président afghan Hamid Karzaï, selon son porte-parole, a avancé deux conditions inadmissibles pour les USA : il insiste sur une protection de l'Afghanistan par les Etats-Unis au même titre que tout autre membre de l'Otan. Deuxièmement, Karzaï refuse d'autoriser les unités américaines à attaquer les agents d'Al-Qaïda en Afghanistan. D'après sa proposition, les USA transmettraient leurs renseignements aux forces afghanes pour qu'elles attaquent elles-mêmes.

Les représentants américains ont rejeté ces deux propositions, particulièrement le pacte de sécurité imposant aux USA de défendre l'Afghanistan : il aurait légalement forcé les troupes américaines à envahir le Pakistan où se sont réfugiés les leaders talibans. Mais le Pakistan est un allié américain, qui plus est doté de l'arme nucléaire.

"Le retrait total des USA est peu probable, nuance Viatcheslav Nekrassov, secrétaire responsable du groupe pour la coopération avec l'Assemblée nationale d'Afghanistan au Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe). Quelque chose d'extraordinaire devrait se produire pour que les Américains se retirent en entraînant tous les autres dans leur sillage. Les allusions d'Obama et les fuites de l'administration américaine sont une tactique visant à pousser l'Afghanistan à faire des concessions".

Et de poursuivre : "Les Américains conserveront au moins une présence minimale en Afghanistan. D'autant qu'ils ont promis leur aide à Kaboul lors des conférences internationales. Sans cet appui l'Afghanistan demeurerait un centre de terrorisme et de trafic de drogues. Les Etats-Unis resteront donc dans la région et pourraient même élargir leur présence. Leur contingent pourrait notamment se baser dans des pays tels que l'Ouzbékistan, le Tadjikistan ou l'Inde".

"Karzaï joue lui aussi un jeu. Il voudrait se montrer comme un leader fort, indépendant et obtenir un maximum en faisant un minimum dans le sens de Washington. Ensuite, la présidentielle est prévue l'an prochain et Karzaï ne peut pas se présenter. Mais il souhaite qu'un partisan de sa politique arrive au pouvoir. Au contraire de quoi Karzaï pourrait perdre sa place dans le pays. D'autre part, une partie des Afghans admettent que l'élection pourrait ne pas avoir lieu. Le fait est que des provinces entières quittent le processus électoral. La légitimité même des élections est remise en question", conclut l'expert.

[Source: Ria Novosti, Moscou, 07oct13]

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