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25fév16


Haftar a-t-il été aidé par les Français ?


Le Monde a rapporté dans son édition d'hier que des forces spéciales françaises opèrent en Libye. Les troupes de Haftar disent qu'elles n'ont obtenu aucune aide pour déloger Daech de Benghazi et Ajdabia. Les forces de Daech à l'Est libyen ont subi des revers successifs durant les derniers jours, notamment à Benghazi et Ajdabia.

Les troupes de l'Armée nationale libyenne (ANL), dirigées par le général Khalifa Haftar, ont repris plusieurs zones à Benghazi, comme le port de Merissa, les quartiers Leithi, Sabri et Bouatni, ainsi que le marché de poissons, qui étaient sous le contrôle des milices de Daech, selon le correspondant sur place de l'agence dune-voices. Les troupes de l'ANL étaient hier en passe de sécuriser les régions qu'elles ont reprises la veille, selon la même source.

Le général Haftar a recommandé à ses troupes dans une intervention, dont l'enregistrement a été transmis aux médias, de «n'avancer qu'une fois que les arrières sont protégés». Haftar a également conseillé aux habitants de ne retourner dans leurs quartiers libérés qu'une fois que les services de déminage soient passés par là pour être sûr de l'absence de mines. «Il s'agit d'une victoire salutaire de l'armée et des jeunes des quartiers de Benghazi», a déclaré, à partir de Tunis, Jamel Bennour, l'ex-président du Conseil régional de Benghazi. Ce juge a fui Benghazi après avoir été l'objet de deux tentatives d'assassinat.

Ce qui a changé

Les victoires des troupes de l'ANL ne se limitent pas à Benghazi, selon les correspondants de l'agence dune-voices, présents également à El Merj (siège du quartier général de l'ANL) et Ajdabia. «Les forces de l'armée ont libéré la ville d'Ajdabia des miliciens de Daech, qui n'ont cessé de perturber l'ordre public depuis décembre dernier», a déclaré aux médias Mahmoud Bououssa, le porte-parole du conseil local.

Pour expliquer ces développements sur le terrain, l'universitaire et ex-membre du Conseil national de transition, Mansour Younes, pense : «C'est l'alliance Fajr Libya qui a explosé en miettes. Les troupes de Daech et de Majliss choura el moudjahdine ne sont plus ensemble.» Il donne en exemple ce qui s'est passé hier à Sabratha. «Les troupes du bouclier de l'Ouest et les milices de Sormane et d'Ezzaouia se sont associées à Majliss choura el moujahdine Sabratha pour chasser Daech de cette ville, qui a été attaquée vendredi dernier par des avions américains», ajoute l'universitaire.

Et les troupes spéciales ?

Le politologue Ezzeddine Aguil va dans le même sens pour expliquer l'avancée spectaculaire des troupes de l'ANL face aux milices de Daech. Mais, remarque-t-il, cela ne veut nullement dire qu'il n'y a pas d'unités spéciales étrangères en Libye. Loin de là, assure-t-il, la Libye pullule de forces spéciales, déclarées et non déclarées. Il y a les forces spéciales italiennes qui protègent les installations du consortium pétrolier italien ENI, à Mellita, entre Ezzaouia et Sabratha, à l'Ouest libyen. Mais, il y aussi d'autres forces spéciales.

Aguil rappelle comment des forces spéciales américaines ont été refoulées, le 14 décembre 2015, de plusieurs bases aériennes dans l'Ouest libyen, notamment Myitiga à Tripoli, et El Watiya au Nord-Ouest. Des photos de l'incident ont été publiées sur les réseaux sociaux et les Américains ont confirmé la nouvelle. Les responsables américains ont alors dit que ces militaires sont venus «avec l'accord de responsables libyens» pour «développer les relations et améliorer la communication avec leurs homologues de l'armée nationale libyenne». Mais, des membres d'une milice locale (Zentane) ont demandé que ces personnes partent.

Le responsable américain a alors souligné que «ce n'est pas la première fois que des instructeurs américains viennent en Libye». Comme pour les Américains et les Italiens, les Français, les Anglais et les Espagnols sont présents en Libye, si l'on en juge par les sociétés de sécurité, sur place, remarque Ezzeddine Aguil, qui considère qu'il y a «un lien étroit entre ces forces et les services de renseignements de chaque pays».

Une pétition favorable au gouvernement Al Sarraj

Malgré le fait que les réunions du Parlement de Tobrouk aient été renvoyées au lundi 29 février, en raison de désaccords entre les groupes politiques libyens, 101 députés ont signé une pétition en faveur du gouvernement de Fayez Al Sarraj, rapporte l'agence dune-voices.

Les signataires ont promis d'accorder leur appuià ce gouvernement lors du vote de confiance. Un autre communiqué a été également publié hier pour exprimer le soutien des députés aux actions de l'armée contre Daech.

[Source: Par Sellami Mourad, El Watan, Alger, 25fév16]

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