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10nov18


À quelques jours de la conférence de Palerme sur la Libye : Les Nations unies annoncent un nouveau processus électoral


L’émissaire des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, a indiqué jeudi que le processus électoral dans le pays devrait démarrer au printemps 2019, rapporte l’APS. Et cela, après la tenue d’une conférence nationale en début d’année.

«La conférence nationale devrait se tenir dans les premières semaines de 2019. Le processus électoral qui en découlera devrait commencer au printemps 2019», a indiqué l’émissaire onusien.

Le même jour, dans un entretien accordé à l’AFP, le chef du gouvernement d’union nationale (GNA), Fayez Al Sarraj, a appelé les partenaires de Tripoli à parler enfin d’une seule voix pour aider son pays à sortir de la crise. Comme il a souhaité que la conférence, organisée lundi et mardi par l’Italie à Palerme (Sicile), débouche sur «une vision commune vis-à-vis du dossier libyen» et a déploré «des interventions négatives de certains pays» en Libye, sans les nommer.

Reconnu sur le plan international, le GNA contrôle une grande partie de l’ouest du pays, l’Est demeure sous la domination de l’Armée nationale libyenne (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar.

Réunis à Paris fin mai dernier par le président français, Emmanuel Macron, quatre principaux protagonistes du conflit libyen s’étaient engagés à organiser des élections générales le 10 décembre. Mais ce plan a été enterré en septembre : les Etats-Unis, la Russie et d’autres membres du Conseil de sécurité refusant de valider le calendrier. Une conférence internationale sur la Libye doit avoir lieu les 12 et 13 novembre à Palerme (Sicile).

Sous le feu des milices et des rivalités étrangères

Al Sarraj a été nommé président du GNA en décembre 2015, à l’issue d’un dialogue interlibyen sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU), organisé à Skhirat, au Maroc, et a pris ses fonctions dans la capitale libyenne en mars 2016. Néanmoins, il n’a pas réussi à imposer son autorité sur l’ensemble du territoire.

Le pays reste ainsi otage des milices de différentes obédiences. Entre fin août et fin septembre, des affrontements ont eu lieu entre milices. Les combats ont éclaté quand la 7e brigade, qui affirme dépendre du ministère de la Défense du GNA de la ville de Tarhouna, située au sud-est de Tripoli, a tenté de marcher sur la capitale. Elle s’est heurtée alors à des milices tripolitaines, notamment la Brigade des révolutionnaires de Tripoli, qui fait partie du ministère de l’Intérieur du GNA.

La 7e brigade reproche à ses rivales de Tripoli d’avoir accaparé la capitale et toutes ses sources de richesse. Le chef du GNA, Fayez Al Sarraj, a déclaré que la 7e brigade ne dépend plus de l’Etat depuis avril dernier.

Selon un rapport d’experts de l’ONU, «les groupes armés ont exercé une influence de plus en plus marquée sur les institutions de l’Etat libyen et font avancer leurs propres intérêts». «Le recours à la violence pour prendre le contrôle des infrastructures et des institutions publiques et les menaces et attaques contre les fonctionnaires sont fréquents dans tout le pays, notamment à Tripoli», ont-ils ajouté dans ce rapport adressé le 5 septembre au Conseil de sécurité de l’ONU.

Aussi, «ce comportement prédateur (…) mène au détournement de fonds publics et à une détérioration des institutions et infrastructures. La rivalité acharnée pour faire main basse sur l’Etat nuit à la transition politique». Début septembre, le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, avait fustigé le rôle de la France dans le chaos libyen. «L’Italie doit rester protagoniste du processus de stabilisation en Méditerranée», a déclaré le patron de l’extrême-droite sur Twitter à propos de la Libye.

La veille, il a soutenu qu’«évidemment, il y a quelqu’un derrière (les combats actuels). Cela n’arrive pas par hasard. Ma crainte, c’est que quelqu’un, pour des motifs économiques nationaux, mette en péril la stabilité de toute l’Afrique du Nord et par conséquent de l’Europe». Et d’ajouter : «Je pense à quelqu’un qui est allé faire la guerre alors qu’il ne devait pas le faire. A quelqu’un qui fixe des dates pour les élections sans prévenir les alliés, l’ONU et les Libyens.»

Outre la rivalité entre la France et l’Italie, d’autres pays se sentent concernés par la Libye. Ainsi l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte ne veulent pas de Frères musulmans au pouvoir, alors que ceux-ci sont soutenus par la Turquie et le Qatar.

[Source: El Watan, Alger, 10nov18]

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