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15fév13


Les islamistes pullulent à Gao


La ville du nord malien est toujours sous tension. Les djihadistes sont loin d'avoir baissé les bras et tentent de se regrouper pour harceler les troupes françaises et maliennes.

Si l'armée française a pris sans coup férir les principales villes du nord du Mali en quelques semaines, la situation est loin d'être stabilisée. En témoignent les difficultés pour se rendre dans ces localités, qu'il s'agisse de Tombouctou, Kidal, Tessalit ou Gao. C'est dans cette dernière que les tensions sont les plus vives. Un officier français ne cache d'ailleurs pas que, « maintenant, on a affaire à un conflit asymétrique ». L'attaque, dimanche, en plein centre-ville, par des membres du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), a ainsi mis en lumière l'instabilité qui prévaut.

600 kilos d'explosifs

Après deux attentats-suicides et de violents combats de rue entre les soldats français et maliens d'un côté et des combattants djihadistes infiltrés dans la ville de l'autre, un énorme engin artisanal contenant 600 kg d'explosifs, trouvé dans la cour d'une maison proche d'un hôtel où logeaient des journalistes étrangers, a été désamorcé. Signe que les islamistes sont loin d'avoir abandonné toutes velléités d'affrontements.

Et si l'on en croit les habitants de Gao et des villages alentours, on peut s'attendre à de nouveaux incidents dans les prochains jours, si les bases toujours existantes ne sont pas démantelées, voire éradiquées. « Le village de Kadji, à 10 kilomètres de Gao, a toujours été très islamisé, les femmes avaient obligation de se voiler et ont été séparées des hommes. Même chose à Tondibi, 45 kilomètres plus au sud, sur le fleuve Niger », souligne Aba Maïga, qui s'occupe de l'association pour le développement de Bourem, à moins d'une centaine de kilomètres de Gao. C'est de là que seraient partis les hommes du Mujao, en arrivant par pirogues. Mais ce qui inquiète encore plus les habitants, c'est que d'autres zones, connues pour être des nids de djihadistes, sont laissées à l'abandon. C'est le cas du village de Baria, où, selon nos informations, les islamistes se trouvaient encore il y a peu.

Accord avec le MNLA

L'avenir du Mali est toujours incertain. Outre le fait que la révolte de 2012 a créé un véritable gouffre entre les communautés du nord, l'attitude de la France qui privilégie le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), mouvement touareg autoproclamé, ne manque pas d'interroger y compris dans les rangs de ceux qui soutiennent ici l'intervention française. « Si les troupes maliennes ne sont pas dans notre ville, c'est que le MNLA ne le veut pas, avec l'accord des Français », dénonce un élu - touareg - de Kidal, qui tient à garder l'anonymat par peur des représailles. « N'est-ce pas dire amen, dit-il, à la revendication d'indépendance ?

[Source: L'Humanité, Paris, 15fév13]

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