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02mar15


Lamamra: « L'accord de paix d'Alger sert de boussole crédible pour la paix au Mali »


L'accord de paix et de réconciliation paraphé hier à Alger, a "toute la valeur d'une boussole crédible et efficace", pour guider les parties maliennes vers la paix et la stabilité, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.

"Ma conviction est que le document paraphé a toute la valeur d'une boussole crédible et efficace pour guider les parties maliennes dans la voie et la destination que toutes les composantes maliennes ont appelé de leur vœu", a déclaré M. Lamamra, à la clôture de la séance de paraphe de l'accord de paix et de réconciliation d'Alger.

Les parties maliennes au dialogue pour le règlement de la crise dans la région nord du Mali ont paraphé, hier à Alger, un accord de paix et de réconciliation sous la supervision de la médiation internationale, conduite par l'Algérie, en tant que chef de file.

Le document a été paraphé par le représentant du gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du Mali engagés dans la plateforme d'Alger (Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) et par l'équipe de la médiation conduite par l'Algérie. Cependant, la CMA, regroupant le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), a demandé "une pause" pour consulter leur base militante avant de parapher le document. M. Lamamra a souligné que ce document "précieux" était un outil qui a le "potentiel" à même de "réaliser les principes de paix, de stabilité et de prospérité au Mali".

Le chef de la diplomatie algérienne a relevé que le document était "le résultat d'un effort particulièrement laborieux, de recherche et de compromis pour une paix définitive au Mali".

Il a indiqué que son espoir est que l'accord de paix soit signé par toutes parties maliennes, "très prochainement comme convenu". M. Lamamra a, en outre, estimé que l'accord d'Alger traduit "la démonstration de notre principe, bien ancré en Afrique, de solutions africaines aux problèmes africains, avec l'aide de la communauté internationale". La cérémonie de signature s'est déroulée également en présence de représentants des gouvernements américain et français. Outre les représentants du gouvernement du Mali, six mouvements politico-militaires du Nord ont pris part aux pourparlers de paix au Mali, à savoir, le MAA, la CPA, la CM-FPR, le MNLA, le HCUA et le MAA dissident. L'équipe de médiation, dont l'Algérie est le chef de file, comprenait la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO), l'Union africaine (UA), les Nations unies, l'Union européenne (UE) et l'Organisation de la Coopération islamique (OCI), le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.

Un pas décisif

L'accord obtenu et paraphé, hier à l'occasion d'une cérémonie organisée à l'hôtel El-Aurassi, en présence de l'équipe de médiation, des représentants de la communauté internationale et des ambassadeurs accrédités à Alger, dont ceux des USA et de la France, «n'a pas la prétention de résoudre à la fois et dans l'immédiat tous les problèmes posés par une crise cyclique, profonde et multiforme», peut-on lire dans la Déclaration solennelle de la Médiation.

Toutefois, estime l'équipe de la médiation qui a œuvré inlassablement depuis plus de 8 mois pour rapprocher les points de vues des parties maliennes, «il constitue un pas décisif vers la paix, la réconciliation nationale, et offre aux Maliens un cadre inclusif et dynamique de réponse aux multiples défis politiques, institutionnels, économiques et sécuritaires auxquels est confronté aujourd'hui leur pays».

Pour l'équipe de médiation, dont l'Algérie est le chef de file et comprenait la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO), l'Union africaine (UA), les Nations unies, l'Union européenne (UE) et l'Organisation de la Coopération islamique (OCI), le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Tchad, les Maliens doivent saisir ces «opportunités offertes par ce cadre, pour instaurer, sans délai, un véritable débat au sein de la société malienne afin de jeter les bases de la refondation de l'État, ainsi que de poursuivre les discussions».

« Le meilleur accord possible »

Pour la médiation, le paraphe de cet accord «est une étape importante en ce qu'elle constitue la finalisation du processus de négociation». Mais, pour les Maliens, le plus important reste à venir.

En effet, après cet accord, «une autre étape aussi déterminante s'ouvrira». Il s'agira de celle de «la mise en œuvre des différents chantiers convenus et dont la réalisation continuera à nécessiter l'engagement sincère et continu» des parties maliennes.

Pour sa part, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, chef de la Minusma, M. Mongi Hamdi, a affirmé se réjouir que la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) «continue de s'inscrire dans la logique de paix», tout en les exhortant à «confirmer leur attachement à l'accord en le paraphant le plus rapidement possible».

Selon lui, l'accord, bien qu'il ne «réponde pas à toutes les demandes et ne satisfasse pas toutes les parties, est basé sur un équilibre et constitue une bonne base de paix durable et la réconciliation».

Toutefois, a-t-il ajouté, «sa réussite dépendra de la capacité des parties à transcender les barrières (…) et à servir une cause commune, celle de la paix, facteur de stabilité, de progrès et de développement».

Pour leur part, les représentants des membres de la médiation ont tous salué l'accord d'Alger, tout en exhortant les parties maliennes à poursuivre le dialogue.

Pour le représentant de l'Union africaine, si «ce document de compromis ne peut satisfaire toutes les parties», il n'en reste pas moins vrai que ce qui sera déterminant pour sa réussite, «c'est la volonté politique» qui doit animer toutes les parties.

De son côté, pour le représentant de l'Union européenne (UE), cet accord «est le meilleur possible qui œuvre pour un processus durable pour la réconciliation au Mali». Pour le représentant de l'UE, «le processus reste ouvert, et dès que possible, sera entamée la phase de la mise en œuvre de cette réconciliation dans l'intérêt de tous». Il réitère la disponibilité de l'UE à accompagner les parties en affirmant que l'UE restera «un partenaire durable et fiable».

Les autres intervenants représentant les différents pays composant l'équipe de la médiation ont exhorté les parties maliennes à poursuivre sur la voie du consensus et de la recherche de compromis pour instaurer une paix globale et définitive au Mali.

Pour l'ambassadeur de France en Algérie, cet accord est «historique», et «l'aboutissement heureux de négociations menées sous l'égide de l'Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation». Pour ce diplomate, «la mise en œuvre de ce texte exige de la patience et un engagement constant».

Pour sa part, l'ambassadrice américaine en Algérie a renouvelé le soutien du gouvernement américain et son appui au paraphe de cet accord en vue de restaurer la sécurité au Mali. «Les USA sont encouragés par l'engagement des parties à demeurer engagées dans le dialogue et à travailler ensemble», a déclaré la diplomate, qui ne manque pas de saluer les efforts déployés par l'Algérie dans le cadre de la médiation qu'elle a menée.

[Source: Par Nadia Kerraz, El Moudjahid, Alger, 02mar15]

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