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08avr16


Les USA rêvent d'une victoire comparable à la libération de Palmyre


Dans le contexte d'une trêve fragile en Syrie, le représentant spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, se prépare à un nouveau round des négociations de Genève sur le règlement de la crise syrienne.

Le 13 avril, des élections parlementaires doivent se tenir en Syrie. L'attention de la communauté internationale est en outre retenue par les événements survenus à la mi-mars dans le Kurdistan syrien (Rojava) dont les dirigeants — non invités aux négociations intersyriennes de Genève — ont annoncé la mise en place d'une entité fédérale dans les zones contrôlées par les Kurdes. Enfin, il y a quelques jours, l'ambassadeur des Etats-Unis en Turquie John Bass a fait une déclaration virulente à l'adresse des milices kurdes et du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

L'agence Sputnik a demandé au journaliste Fehim Tatekin, spécialiste des problèmes syriens, de commenter la situation dans la région.

"Les Etats-Unis ont provisoirement réduit leurs activités en Syrie pour calmer un peu la Turquie. Mais la situation a récemment changé. Après le triomphe de l'armée syrienne qui a libéré Palmyre avec le soutien russe, les Américains ont ressenti l'envie de remporter une victoire non moins éclatante. Cette victoire leur est indispensable pour conserver le contrôle — qui leur échappe — de la situation dans la région et pour rester dans le jeu", a déclaré Fehim Tatekin.

Selon lui, le seul moyen d'atteindre cet objectif est de libérer un point stratégique important actuellement contrôlé par l'Etat islamique (Daech).

"Les Etats-Unis ont choisi la ville de Minbic, dans le nord-ouest du pays", a indiqué l'analyste.

Il estime que Washington cherche à dissimuler l'activité des unités de protection du peuple kurde (YPG) dont les capacités augmentent à vue d'œil suite à l'adhésion d'Arabes, d'Assyriens et de Turkmènes.

"Les Etats-Unis n'auraient pas pu choisir meilleure stratégie pour tempérer la colère d'Ankara et déplacer la ligne de front loin des régions turco-kurdes", a souligné le journaliste.

Il a en outre commenté la récente déclaration de l'ambassadeur John Bass qui avait réfuté l'information selon laquelle les Etats-Unis livraient des armes aux milices kurdes et qui avait appelé le Parti des travailleurs du Kurdistan à cesser la lutte armée dans le sud-est de la Turquie.

"Premièrement, il s'agit d'une tentative d'apaisement de la Turquie dont le comportement suscite de plus en plus d'inquiétude. Deuxièmement, les Etats-Unis constatent que les Kurdes syriens ne leur sont pas fidèles à 100%. Les Kurdes veulent coopérer à la fois avec l'Amérique et la Russie. Or, Washington fait tout son possible pour empêcher les Kurdes de se rapprocher de Moscou", a indiqué l'analyste.

Il estime cependant que les Etats-Unis n'ont pratiquement pas de choix.

"Que ne faisaient-ils pas pour renforcer leurs positions dans la région? Prenons ne serait-ce que leurs efforts visant à entraîner et à armer l'opposition dite Ğmodéréeğ. Maintenant, les Etats-Unis se rendent progressivement compte de l'inefficacité de ces efforts", a conclu l'expert turc.

[Source: Sputnik News, Moscou, 08avr16]

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