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17mar16


Le Polisario dénonce le soutien «immoral» de la France et de l'Espagne au Maroc


La récente visite effectuée par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans les camps des réfugiés sahraouis et à Bir Lahlou, a mis à nu la confrontation directe et ouverte entre l'occupant marocain et la communauté internationale et les tentatives du Maroc de se dérober à ses engagements internationaux.

Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, assimile l'intention de l'Arabie Saoudite d'investir dans les territoires sahraouis occupés illégalement par le Maroc depuis 1975 à du terrorisme. «L'annonce faite par des responsables saoudiens au sujet de la possibilité que l'Arabie Saoudite investisse dans les territoires sahraouis occupés n'est rien d'autre que du terrorisme et un soutien à la colonisation du Sahara occidental», a déploré le chef de la diplomatie sahraouie lors d'une conférence de presse animée, hier à Alger, et destinée à faire le point sur l'évolution du dossier sahraoui.

Au lieu de terroriser la population sahraouie, a ajouté Mohamed Salem Ould Salek, «il est plutôt de l'intérêt du Gardien des deux Lieux Saints de se tenir aux côtés de l'innocent plutôt que d'être avec le coupable et de conseiller au roi Mohammed VI du Maroc de mettre fin à la colonisation du Sahara occidental».

Le MAE sahraoui a également critiqué de manière très virulente «la France et l'Espagne qui, par leur soutien immoral au Maroc, bloquent le règlement de la question sahraouie et privent par conséquent le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination». Ce soutien, a-t-il dénoncé, maintient toute la région dans une instabilité chronique.

Le Front Polisario en veut particulièrement à la France et à l'Espagne, car ces deux pays ont permis au Maroc de fouler aux pieds la légalité internationale, de ne pas honorer ses engagements et de réprimer sans vergogne le peuple sahraoui. C'est ce soutien, a-t-il expliqué, qui a provoqué le blocage du Conseil de sécurité de l'ONU.

Chemin faisant, le conférencier a reproché au Conseil de sécurité de l'ONU de pratiquer «la politique des deux poids deux mesures», alors que ses membres ont adopté, il y a longtemps et à l'unanimité, un plan de règlement du conflit du Sahara occidental reconnaissant aux Sahraouis le droit à l'autodétermination. Un plan cautionné autant par les membres permanents du Conseil de sécurité que par le Maroc.

Pas de paix sans référendum

Pour Mohamed Salem Ould Salek, «le Conseil de sécurité, en refusant d'assumer ses responsabilités, est devenu une partie du problème». Le responsable sahraoui a indiqué, en outre, que les manœuvres marocaines et le blocage qui frappe le Conseil de sécurité ont fait perdre à la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) sa crédibilité aux yeux des Sahraouis.

A ce propos, il a prévenu qu'«il n'y aura ni paix ni stabilité dans la région tant que le peuple sahraoui restera privé de son droit à l'autodétermination». «Le Maroc sait pertinemment qu'en cas de référendum, le peuple sahraoui choisira l'indépendance. C'est pour cela qu'il a peur. Nous ne sommes pas Marocains et refusons de devenir Marocains», a martelé Mohamed Salem Ould Salek.

Face aux manœuvres du Maroc qui «verse dans une tentative d'aliénation du caractère juridique du conflit au Sahara occidental et qui veut amener l'ONU à renoncer à sa mission de décolonisation, empêchant ainsi le peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination», le responsable sahraoui a lancé un «appel urgent» au Conseil de sécurité, au nom du peuple sahraoui, pour mettre fin aux tergiversations concernant ce dossier et permettre à la Minurso d'accomplir sa mission par l'organisation d'un référendum d'autodétermination. «Le manque de rigueur face aux provocations du Maroc et aux violations des accords conclus entre le Front Polisario et le Maroc et le non-respect des décisions de la légalité internationale, a-t-il affirmé, risquent de replonger la région dans la guerre.»

Le chef de la diplomatie sahraouie a, par ailleurs, appelé le Conseil de sécurité à «œuvrer sérieusement pour la libération de tous les détenus politiques sahraouis qui ont été tous, sans exception, victimes d'actes de torture, d'humiliation, de détentions arbitraires et de procès inéquitables», à l'instar des détenus de Gdeim Izik en grève de la faim depuis début mars. M. Ould Salek a, à ce propos, insisté sur la nécessité d'élargir la mission de la Minurso à la surveillance des droits humains, d'ouvrir les territoires sahraouis occupés à la presse internationale et aux observateurs.

Invité à s'exprimer sur les attaques dirigées par le Maroc contre le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a été accusé, lui et son Organisation, de «partialité» dans le traitement du dossier sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek a indiqué que celles-ci révèlent «l'échec de la politique d'occupation et confirment l'isolement du Maroc». En d'autres termes, le Maroc reproche à Ban Ki-moon son sérieux et son impartialité.

Ce qui est le comble. «La récente visite effectuée par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans les camps de réfugiés sahraouis et à Bir Lahlou, a mis à nu la confrontation directe et ouverte entre l'occupant marocain et la communauté internationale, et les tentatives du Maroc de se dérober à ses engagements internationaux», a-t-il affirmé.

[Source: Par Zine Cherfaoui, El Watan, Alger, 17mar16]

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