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07fév17


Après la réintégration du Maroc au sein de l'Union africaine «Toutes les options restent ouvertes», selon le Front Polisario


Dans un entretien à l'AFP, le chef du Front Polisario, qui espère une relance des négociations avec l'occupant marocain, a déclaré hier que «toutes les options restent ouvertes» au Sahara occidental après l'adhésion du Maroc à l'Union africaine (UA).

«Nous penchons toujours pour la voie pacifique» pour résoudre le conflit, a affirmé Brahim Ghali. Mais «toutes les options restent ouvertes», a prévenu le secrétaire général du Polisario, en faisant allusion, sans prononcer le terme, à une éventuelle reprise de la lutte armée. Les armes se sont tues depuis l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu en 1991 au Sahara occidental.

Cette ex-colonie espagnole est contrôlée pour l'essentiel par le Maroc depuis 1975 et l'ONU y maintient une force de paix, la Minurso. Un référendum d'autodétermination prévu par l'ONU a été constamment repoussé depuis 1992 en raison de désaccords continus sur la composition du corps électoral. Le Polisario revendique l'indépendance alors que Rabat propose une autonomie sous sa souveraineté.

Pour B. Ghali, l'entrée du Maroc dans l'UA, après 33 ans d'absence au sein de l'organisation panafricaine, peut entraîner une ouverture diplomatique. «Maintenant que le royaume marocain est membre de l'UA, il doit respecter les frontières internationales de la République sahraouie. (...) Il doit également rechercher des solutions pacifiques. Nous espérons que le Maroc tiendra ses engagements», a-t-il dit. «Nous sommes un peuple pacifique qui a patienté durant 26 ans pour une résolution pacifique du conflit», a indiqué B. Ghali. Mais ces «26 ans d'attente» ont «réduit la confiance du peuple sahraoui envers la communauté internationale et le Conseil de sécurité» de l'ONU, a-t-il constaté.

«Les atermoiements marocains et le fait que le Conseil de sécurité (de l'ONU) ne prenne pas ses responsabilités nous ont contraints à réfléchir aux différents moyens de recouvrer nos droits», selon B. Ghali. Il a critiqué en particulier la France, qui est «malheureusement responsable du prolongement des souffrances du peuple sahraoui». Car, selon lui, «la France a entravé la mise en place du processus onusien. Elle a menacé d'utiliser son droit de veto contre toute résolution du Conseil de sécurité condamnant les violations marocaines systématiques des droits de l'homme de la population sahraouie».

Le chef du Polisario a déclaré espérer une relance des négociations sous l'impulsion du nouveau secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui «maîtrise» le dossier sahraoui, car il était responsable du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR).

«Nous espérons qu'il aura le soutien nécessaire du Conseil de sécurité pour animer les négociations qui permettront l'autodétermination de notre peuple», a-t-il ajouté.

Rabat ne «reconnaîtra jamais» la République sahraouie

De son côté, le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré que son pays ne «reconnaîtra jamais» la République sahraouie. «Non seulement le Maroc ne reconnaît pas et ne reconnaîtra jamais cette entité fantoche, mais il redoublera d'efforts pour que la petite minorité de pays, notamment africains, qui la reconnaissent encore, fasse évoluer leur position dans le sens de la légalité internationale et des réalités géopolitiques», a-t-il affirmé, dans un entretien hier avec le site d'info en ligne Le Desk. «Le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle continentale ne changera rien dans nos positions immuables concernant la marocanité du Sahara», a souligné N. Bourita.

[Source: Par Rédaction internationale, El Watan, Alger, 07fév17]

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