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14oct17


Droit à l'autodétermination au Sahara occidental : Pas d'autre alternative


La décolonisation du Sahara occidental est «une question urgente et cruciale», pour la stabilité de la région, a indiqué l'ambassadeur et représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU, Sabri Boukadoum, affirmant qu'il n'y a pas d'alternative au respect de l'exercice du droit à l'autodétermination.

«Il n'y a pas d'alternative au respect de la doctrine établie par l'ONU sur la décolonisation. Nous ne pouvons pas rester silencieux», a déclaré M. Boukadoum à la quatrième commission de l'ONU chargée de la décolonisation. «Pour l'Algérie, la résolution du conflit du Sahara Occidental est une question urgente et cruciale, pour la stabilité, le progrès et l'intégration du Maghreb, seule sous région d'Afrique qui ne connait pas encore un tel processus», a affirmé le diplomate algérien.

Et «comme disait José Marta», a-t-il poursuivi, «nous sommes libres de ne pas être mauvais mais nous ne pouvons pas être indifférents à la souffrance humaine».

M. Boukadoum a estimé «déplorable» qu'en 2017 il restait encore 17 territoires non autonomes à décoloniser, jugeant «épouvantable» que les discussions à la commission portent encore sur «les mérites des restes du colonialisme», de la domination, de l'asservissement des peuples et de la spoliation de leurs richesses.

«Notre débat devrait se focaliser sur la façon de mettre fin rapidement et pacifiquement aux situations de colonialisme et non pas (s'interroger) si le colonialisme a des effets positifs, pour nous c'est un non sens», a regretté l'ambassadeur.

La troisième décennie internationale de l'élimination du colonialisme tire à sa fin sans qu'aucun progrès ne soit réalisé dans le processus de décolonisation des 17 territoires non autonomes, a-t-il dit en substance. «Allons-nous léguer à la génération future une quatrième décennie? Une cinquième décennie? Ce ne serait plus un combat mais une fête ! Allons-nous célébrer le colonialisme dans cinquante ans?», s'est-il indigné.

Une question d'occupation

L'ambassadeur a tenu à souligner devant la commission que le statut du Sahara occidental ne souffrait d'aucune ambiguïté. Il s'agit bel et bien d'une question de décolonisation inscrite à l'ordre du jour des Nations unies depuis plus de 50 ans.

Dans sa réponse à son homologue marocain, Omar Hilale, qui a prétendu que l'avis consultatif de la Cour de Justice Internationale de 1975, reconnaissait l'union des tribus du Sahara avec le peuple marocain dans leur allégeance au roi du Maroc, l'ambassadeur a précisé que la Cour avait confirmé sans équivoque le droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination.

Pour lui rafraîchir la mémoire, l'ambassadeur Boukadoum a invité son homologue marocain à relire cet avis consultatif qui a conclu à l'inexistence de lien juridique entre le Sahara occidental et le Maroc qui puisse empêcher la mise en oeuvre de la résolution 1514 portant sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux.

«Toutes les résolutions de l'ONU sur le Sahara occidental adoptées à la fois par l'Assemblée générale et par le Conseil de sécurité ont réaffirmé de façon constante et sans équivoque la nature juridique de ce conflit ainsi que le principe d'autodétermination à mettre en oeuvre», a-t-il rappelé.

Evoquant le rôle de l'Union africaine dans le processus de règlement de ce conflit, M. Boukadoum a souligné que l'organisation panafricaine avait réussi à négocier un plan de règlement qui met fin à 16 ans de conflit ouvert entre les deux parties.

Le Plan approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies reste à ce jour le seul accord valable accepté mutuellement par les deux parties du conflit, a-t-il enchaîné. «Le Conseil a approuvé à l'unanimité la résolution 690 (1991) et a décidé d'envoyer une mission de l'ONU ayant pour mandat central d'organiser et de superviser un référendum d'autodétermination au Sahara occidental», a-t-il dit. «Je vous invite à lire l'appellation de cette mission, Minurso, le ''R'' signifie référendum», a répondu le diplomate dans sa mise au point au représentant marocain qui avait déclaré lors de sa prise de parole que «l'option du référendum au Sahara occidental est définitivement enterrée.

M. Boukadoum a réaffirmé devant la commission le soutien indéfectible de l'Algérie aux efforts du Secrétaire général des Nations Unies, et de son envoyé personnel en vue de relancer sans plus tarder le processus des négociations à l'arrêt depuis 2012.

En prenant la parole au cours de ce débat sur la décolonisation, M. Boukadoum a tenu d'emblée à recadrer son homologue marocain, Omar Hilale, qui s'est acharné contre l'Algérie dans sa déclaration à la commission. «Eh bien, je commence par dire que j'ai entendu tant de fois le mot Algérie, que j'étais sur le point de penser qu'il y avait un autre ambassadeur d'Algérie ici, parce qu'il a mentionné plus de 40 fois l'Algérie», a ironisé M. Boukadoum.

«Mais il a dit des choses tellement désagréables qu'il ne peut être l'ambassadeur d'Algérie, certainement pas», a répondu M. Boukadoum au déchaînement de l'ambassadeur marocain. Le diplomate algérien a encore taclé Omar Hilal en lui précisant que contrairement à lui il «promets de ne rien dire sur le Maroc».

L'ambassadeur d'Algérie a tenu à remercier le président de la Commission, Rafael Dario Ramirez Carreno, pour son leadership et sa gestion des travaux de la session. «Je voulais vous signaler que mes remarques élogieuses à votre égard soient prononcées publiquement et directement de crainte que les communiqués de presse, rapportent le contraire, comme cela s'est produit dernièrement».

«Ainsi quoi que vous trouviez dans ces étranges communiqués, mes paroles sont celles que vous avez entendues et non celles que vous pourriez lire», a conclu l'ambassadeur en faisant référence aux faux comptes rendus sur les travaux de la commission publiés dernièrement par le service presse de l'ONU.

[Source: El Moudjahid, Alger, 14oct17]

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