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28avr18


Le Conseil de sécurité juge «inacceptable» le statu quo


Les Etats-Unis ont proposé jeudi aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution révisé relatif à la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MINURSO), rapporte l'APS.

Il sera soumis au vote au plus tard lundi. Vote attendu mercredi dernier mais reporté par les Etats-Unis faute de consensus des membres du Conseil sur certaines formules de la résolution.

Dans ledit texte révisé, le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé les parties au conflit, le Maroc et le Sahara occidental, à reprendre les négociations directes. Il a indiqué que le statu quo résultant du blocage du processus de paix au Sahara occidental est «inacceptable».

Comme est affirmée l'importance de la progression dans les négociations pour améliorer la vie du peuple sahraoui. Le texte finalisé après plusieurs tractations, insiste sur la nécessité de relancer le processus de paix bloqué depuis 2012, en appelant les parties au conflit à «des négociations directes sans préconditions et de bonne foi».

Aussi, il a réaffirmé «son plein appui» au secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) et à son envoyé personnel, Horst Kohler, pour relancer un cinquième round de négociations «en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Le projet final n'a pas subi d'importants changements par rapport à la version initiale négociée depuis quelques jours.

Le mandat de la Minurso est ramené à six mois au lieu d'un an, comme proposé dans la première version. Ainsi, le texte révisé prévoit un renouvellement du mandat de la Minurso jusqu'au 31 octobre au lieu du 30 avril 2019. Il y a aussi consensus au sein du Conseil de sécurité pour axer la nouvelle résolution sur le règlement politique de ce conflit.

La Russie, la Suède, les Pays-Bas, la Bolivie, le Kazakhstan et la Chine ont estimé que le texte devait mettre en relief le processus politique en vue d'apporter un soutien plus efficace à l'émissaire, Horst Kohler, dans sa mission de médiation. Ces pays ont jugé insensé d'orienter une partie du texte de la résolution sur Al Guergarat, alors que le règlement de la crise dans cette zone tampon a été déjà pris en charge par une résolution précédente du Conseil de sécurité, à laquelle le Maroc s'oppose.

En fait, c'est Rabat qui a refusé l'envoi d'une mission onusienne sur les lieux pour déterminer la partie responsable de la violation de l'accord de cessez-le-feu dans cette zone sous surveillance des Nations unies, la qualifiant d'«inopportune et inappropriée».

En plus, les Nations unies ont apporté un démenti formel aux accusations du Maroc sur la prétendue présence du Front Polisario à Al Guergarat, qui a été suivi peu de temps après d'un rappel important sur les limites géographiques de cette zone qui en aucun cas n'incluent les territoires libérés de Bir Lahlou et Tifariti.

Plus de quatre décennies

Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Le Front Polisario réclame l'indépendance du territoire à travers un référendum d'autodétermination, alors que le Maroc offre une autonomie sous sa souveraineté. En août 1979, la Mauritanie signe un accord de paix avec le Polisario, renonçant au sud du Sahara occidental.

Les forces marocaines n'ont pas tardé à s'y déployer. Entre 1980 et 1987, le Maroc a construit un mur militarisé qui partage en deux le territoire sahraoui. Un cessez-le-feu est signé sous l'égide de l'ONU en 1991, à la condition qu'un référendum d'autodétermination soit organisé. Rabat propose comme solution une autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine. Option rejetée par les Sahraouis, qui souhaitent l'indépendance.

Envoyé spécial de l'ONU au Sahara occidental, James Baker présente un plan, en 2003, qui prévoit un régime d'autonomie pour une durée de 5 ans, suivi d'un référendum comportant l'option de l'indépendance. Les électeurs seront les Sahraouis et toute autre personne de plus de 18 ans vivant au Sahara occidental depuis au moins 4 ans. Accepté par le Front Polisario, le plan est rejeté par le Maroc. D'où la démission de Baker en 2004.

En juin 2007, s'ouvre la première session des pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario en présence des Etats voisins, à savoir l'Algérie et la Mauritanie, à Manhasset (New York); sans aboutir jusque-là à une solution. En mai 2012, le Maroc retire un temps sa confiance à Christopher Ross, l'envoyé spécial de Ban Ki-moon, l'accusant de «partialité».

Lors de sa visite, le 6 novembre 2015, dans les territoires occupés (Al Ayoun), le roi du Maroc, Mohammed VI, a déclaré que son pays fera face «avec fermeté à toute tentative visant à contester l'exercice de la plénitude de ses pouvoirs sur son territoire» et «il se leurre celui qui attend du Maroc qu'il fasse toute autre concession». Le choix de la date de la visite, le 6 novembre, marquait le 40e anniversaire de la «marche verte».

Ce jour-là, en 1975, à l'appel du roi Hassan II, 350 000 Marocains protégés par les soldats du royaume traversent la frontière du Sahara occidental occupé par l'Espagne. Pour les Sahraouis, cette date symbolise quatre décennies de colonialisme marocain. La Minurso est la seule mission de maintien de la paix sans mécanisme de surveillance des droits de l'homme, qui se contente de surveiller un cessez-le-feu conclu en 1991.

[Source: Par Amay Idir, El Watan, Alger, 28avr18]

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