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05oct17
L'ambassadeur d'Irak en Russie: «Le référendum kurde est une menace pour toute la région»
Le référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien s'est déroulé le 25 septembre.
Près de 93% des votants se sont prononcés pour la séparation de Bagdad, écrit jeudi 5 octobre le quotidien Izvestia. L'ambassadeur d'Irak en Russie Haidar Hadi explique ce que le gouvernement du pays attend d'Erbil, partage sa vision concernant la position de Moscou, évoque les initiatives de Bagdad pour régler le conflit et l'éventuelle escalade de la situation.
- Les Kurdes ont voté pour l'indépendance. Quelles démarches faut-il attendre de Bagdad à présent? Et qu'attend Bagdad des Kurdes?
— Je voudrais rappeler avant tout que le référendum s'est déroulé sans l'accord du gouvernement central et en violant la Constitution irakienne à la rédaction de laquelle les Kurdes ont activement participé. A cet égard, le gouvernement de Bagdad a déclaré qu'il ne reconnaissait pas les résultats du vote. En cela, il est soutenu par tous les pays. L'Onu et la Ligue arabe se sont également prononcées contre le référendum en prônant le dialogue. Les puissances mondiales et régionales comme la Russie, les USA, la Turquie, l'Iran, le Royaume-Uni, la France, le Pakistan et d'autres ont adopté la même position. Actuellement le gouvernement irakien exige d'Erbil qu'il renonce aux résultats du référendum et entame les consultations pour surmonter les différends.
- Le parlement irakien a ordonné au premier ministre de prendre les mesures nécessaires, y compris militaires, pour rétablir le contrôle de la province litigieuse de Kirkouk. N'y a-t-il pas une menace de guerre entre Bagdad et Erbil?
— Non. Bagdad et Erbil ont coopéré étroitement pour mettre un terme à Daech. Mais conformément à la Constitution, le premier ministre Haïder al-Abadi doit défendre l'intégrité territoriale de l'Irak et sa sécurité. A cet égard, il ne faut pas considérer l'usage des forces armées comme une volonté de déclencher une guerre. Au contraire, leur éventuelle progression sur les territoires litigieux permettra de faire revenir la situation à ce qu'elle était en 2014, c'est-à-dire avant l'offensive de Daech. La prise d'une telle décision est le droit du premier ministre, garanti par la Constitution.
- La Russie n'a pas reconnu les résultats du référendum et a soutenu l'intégrité territoriale de l'Irak. Dans le même temps, Moscou a dit respecter les aspirations nationales des Kurdes. Que pensez-vous de la position de Moscou?
— Il n'y a pas de doubles interprétations pour nous en l'occurrence. Je me suis entretenu avec [le ministre russe des Affaires étrangères] Sergueï Lavrov et Mikhaïl Bogdanov [représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l'Afrique, vice-ministre des Affaires étrangères]. Je me suis rendu récemment au ministère russe des Affaires étrangères et on m'a confirmé le soutien total de Moscou au gouvernement central, à l'unité et à l'intégrité territoriale de l'Irak. Quant aux Kurdes, leurs droits sont déjà garantis. Ils ont leur propre autonomie avec un président et un premier ministre disposant de larges pouvoirs et privilèges. C'est la meilleure démonstration de l'attitude de Bagdad envers les Kurdes. Nous respectons également leur soutien par la Russie, mais nous savons qu'il est n'est pas question que ces processus prennent une tournure anticonstitutionnelle.
- Qui doit prendre l'initiative et faire le premier pas pour entamer le dialogue — Bagdad ou Erbil?
— Ce pas a déjà été fait. Bagdad a appelé au dialogue Mais, malheureusement, le gouvernement du Kurdistan irakien n'a pas l'intention de renoncer aux résultats du référendum. Nous serions prêts à négocier avec Erbil en l'absence de conditions préalables et si le débat sur les résultats du référendum était clos.
[Source: Sputnik News, Moscou, 05oct17]
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