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Colombie: le gouvernement attribue l'attentat de Bogota à l'ELN


Une voiture a explosé, jeudi, dans une école de police située dans le sud de la capitale colombienne. Au moins 21 personnes sont mortes, et 68 autres blessées.

Au moins 21 personnes ont été tuées et 68 autres blessées jeudi dans un attentat à la voiture piégée contre l'école de police de Bogota, qualifié par le président colombien Ivan Duque de «misérable acte terroriste». L'explosion est survenue à l'issue d'une cérémonie de promotion dans l'enceinte de l'académie de police General Santander. Une employée du service de santé de Forces militaires a déclaré à la radio que la voiture piégée était entrée «soudainement» dans l'enceinte de l'école, «percutant presque les policiers et tout de suite il y a eu l'explosion».

L'auteur de l'attentat a été identifié, a déclaré le procureur général, Nestor Humberto Martinez. «Nous avons réussi à établir que la responsabilité matérielle de ce crime exécrable, de cet acte terroriste, (incombait à) la personne de José Aldemar Rojas Rodriguez», a déclaré le procureur, ajoutant que le véhicule contenait «80 kilos de pentolite», un puissant explosif.

Ce vendredi, le ministre colombien de la Défense, Guillermo Botero, a mis en cause vendredi l'Armée de libération nationale (ELN), un groupe rebelle marxiste dont les pourparlers de paix entamés avec le président Juan Manuel Santos en février 2017 ont été suspendus par le nouveau chef de l'État, Ivan Duque, élu l'an dernier. Guillermo Botero n'a pas précisé ce qui l'avait conduit à cette conclusion. Aucune revendication n'a pour le moment été formulée.

Irruption soudaine

En 2017, Bogotá, qui compte environ huit millions d'habitants, avait été le théâtre de deux autres attaques meurtrières. Un attentat dans un centre commercial du nord de Bogotá avait fait trois morts, dont une jeune Française, et plusieurs blessés en juin de cette année-là. Il avait été attribué par les autorités à un groupuscule de gauche, le Mouvement révolutionnaire du peuple (MRP). Précédemment, en février, un policier avait été tué et plusieurs autres personnes grièvement blessées lors d'une attaque contre une patrouille des forces de l'ordre dans le quartier de la Macarena, revendiquée par l'ELN.

Avec environ 1800 combattants, l'ELN est considérée comme la dernière guérilla du pays, après le désarmement et la transformation en parti politique des puissantes Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), après l'accord signé en 2016 avec le précédent président de centre-droit Juan Manuel Santos (2010-2018).

Ivan Duque exige que cette guérilla libère tous ses otages et cesse ses activités criminelles avant une reprise des négociations, entamées en février 2017 en Equateur puis délocalisées à Cuba, mais suspendues depuis début août. Les rebelles estiment qu'il s'agit de «conditions unilatérales inacceptables», étant donné qu'ils avaient convenu avec le gouvernement de Juan Manuel Santos (2010-18) de poursuivre les négociations en dépit de la confrontation armée. Bien que l'intensité du conflit armé ait diminué depuis l'accord avec les Farc, la Colombie reste affectée par une guerre fratricide de plus d'un demi-siècle, qui a impliqué guérillas, paramilitaires et forces de l'ordre, faisant plus de huit millions de victimes entre morts, disparus et déplacés.

[Source: Le Figaro, Paris, 17jan19]

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