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07jan22


Covid chez l'enfant : faut-il s'inquiéter du record d'hospitalisations?


De nouveau, la situation sanitaire change de visage. Alors que 261 481 personnes sont contaminées par le Covid-19, les patients ont tendance à rajeunir. Parmi eux, près de 300 enfants - âgés de 0 à 9 ans - sont actuellement hospitalisés. Mardi 4 décembre, le ministre de la Santé a déclaré que 64 enfants étaient actuellement pour un Covid grave dans les services de réanimation pédiatrique. "C'est deux fois plus que le maximum enregistré dans notre pays depuis le début de la pandémie", a-t-il précisé. A titre de comparaison, ce chiffre n'avait jamais franchi la barre des 100 lors des deux premières vagues. Si ces données peuvent paraître alarmantes, ce pic d'hospitalisations n'est pas si inquiétant. Tout d'abord, il faut établir une distinction importante parmi les jeunes patients. A l'hôpital, tous les malades ne sont pas pris en charge pour être soignés contre le coronavirus.

Autrement dit, certains enfants souffrent d'une autre pathologie et ont été détectés positifs. Même s'ils n'avaient pas attrapé le virus, ces enfants malades auraient été hospitalisés. "En réanimation, on compte douze personnes qui sont testées positives au Covid-19. Cependant, deux d'entre elles ont besoin de soins pour une autre pathologie", déclarait Bruno Megarbane, chef du service réanimation de l'hôpital parisien Lariboisière, jeudi à L'Express. Dans Le Parisien, Santé publique France répond que "86 % des patients Covid admis à l'hôpital et 95 % de ceux admis en soins critiques sur la semaine écoulée l'avaient été pour le traitement du Covid". Le constat est le même du 20 au 26 décembre. Parmi ces individus hospitalisés "avec Covid", nombreux sont des jeunes patients qui n'ont pas développé de formes graves de la maladie.

Ailleurs dans le monde, la hausse des hospitalisations d'enfants malades est aussi visible. A l'instar des Etats-Unis. En une semaine, à la toute fin décembre, 378 nouvelles hospitalisations ont été recensées en moyenne dans le pays chez les moins de 18 ans, soit une augmentation de 66% par rapport à la semaine précédente, selon les chiffres des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). Malgré cette augmentation, les autorités locales tentent de rassurer la population. "Si vous regardez les enfants qui sont hospitalisés, beaucoup d'entre eux sont hospitalisés avec le Covid plutôt qu'à cause du Covid... si un enfant entre à l'hôpital, il est automatiquement testé pour le Covid et il est compté comme un individu hospitalisé pour le Covid", déclarait Anthony Fauci, conseille médical du président américain Joe Biden, lors d'un point presse le 31 décembre dernier.

Les cas de "PIMS" à surveiller

Au-delà du nombre d'hospitalisations, il est intéressant d'observer le nombre de cas de "PIMS" chez les enfants malades - soit le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique. Terme de plus en plus vulgarisé dans les médias, il désigne des enfants contaminés par le Covid-19 qui n'ont pas eu de symptômes. Ces derniers se déclarent six à huit semaines après avoir été en contact avec une personne positive. Sans qu'il soit détecté, le Covid-19 peut déclencher une inflammation générale. Actuellement, on comptabilise "84 cas de PIMS" selon le ministère de la Santé. Ils représentent plus de la moitié des enfants en réanimation. Alors que ces cas graves restent très rares, le pédiatre Henry Bernstein appelait quand même à la vigilance fin décembre dans un entretien à l'AFP : "Même si un petit pourcentage d'enfants développe un cas grave, un petit pourcentage d'un grand nombre donne un grand nombre".

Les hospitalisations chez les enfants grimpent en flèche, conséquences d'un taux d'incidence élevé chez cette population. Chez les 6 à 10 ans, on recense 1 961 contaminations pour 100 000 individus et le chiffre augmente chez les 11- 14 ans, pour s'envoler à 2 231. A titre de comparaison, le taux d'incidence moyen en France est de 2 030 au jeudi 6 janvier. A noter que la hausse du nombre de cas chez les enfants suit la pente des contaminations des adultes - surtout les 30-40 ans. Par ailleurs, l'augmentation du taux d'incidence chez les enfants s'explique par le faible taux de protection de cette population. Ouverte depuis fin décembre, la campagne de vaccination destinée aux 5-11 ans démarre doucement. A ce jour, très peu ont reçu une première injection : "80 90 000", soit "peu plus de 1%", selon le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer.

[Source: L’Express, Afp, Paris, 07jan22]

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