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14fév13


La menace jihadiste demeure à Gao, le putschiste Sanogo réapparaît


La menace jihadiste restait bien présente jeudi dans la région de Gao (nord du Mali) au lendemain de la découverte d'un engin explosif de 600 kilos, alors qu'à Bamako, le capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo, discret depuis un mois, revenait sur le devant de la scène.

Reprise aux islamistes sans combats le 26 janvier par les soldats français et maliens, Gao, à 1.200 km au nord-est de Bamako, a depuis été le théâtre des premiers attentats-suicides de l'histoire du Mali et de violents combats de rue entre les deux armées et des combattants jihadistes infiltrés dans la ville.

Mercredi, trois jours après les combats de rue en centre-ville, l'armée française a désamorcé un énorme engin artisanal contenant 600 kilos d'explosifs, trouvé dans la cour d'une maison proche d'un hôtel où logeaient des journalistes étrangers.

Pendant l'occupation de la ville en 2012 par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un des trois groupes islamistes qui ont mis sous leur coupe tout le nord du Mali pendant plus de neuf mois, cette maison a été habitée plusieurs semaines par "Abdulhakim", chef de la police islamique de Gao qui y a commis de nombreuses exactions au nom de la charia (loi islamique).

Selon des sources militaires, cette maison était appelée "l'usine" par les islamistes qui y fabriquaient et y stockaient munitions et explosifs, ce qu'ont confirmé les habitants du quartier. A l'intérieur, les soldats français ont également découvert des obus et des munitions.

Et dans une maison proche, d'autres importantes quantités d'explosifs ont également été trouvées, selon des militaires français.

Les deux attentats-suicides des 8 et 9 février contre un poste de contrôle de l'armée malienne à l'entrée nord de Gao, puis les combats en centre-ville du 10, ont été suivis par de nombreuses arrestations de suspects, selon des sources sécuritaires.

"En mon for intérieur, je pense que la situation est stabilisée" à Gao, a déclaré mercredi le colonel de gendarmerie de la ville, Saliou Maïga. Mais il a laissé entendre que des opérations se préparaient autour de Gao, dans des villages dont certains habitants seraient des islamistes ou des sympathisants.

"Nettoyage"

"Nous sommes en train de nous organiser pour faire un nettoyage, rendre le périmètre de sécurité plus grand" autour de la ville, a affirmé le colonel Maïga.

Un journaliste de l'AFP s'est rendu dans un village situé à environ 10 km au sud de Gao, Kadji, où une île sur le fleuve Niger habitée par les membres d'une secte musulmane radicale sert de refuge à des jihadistes du Mujao ayant fui Gao et d'où ils peuvent mener des actions violentes dans la région, selon des habitants de Kadji.

Alors que la menace d'attentats et d'attaques de soldats maliens, français et africains demeure dans le nord du Mali, à Bamako, le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des auteurs du putsch du 22 mars 2012 contre le régime d'Amadou Toumani Touré qui avait précipité la chute du nord du Mali aux mains des jihadistes armés, a refait surface après un mois de silence.

Il a été investi mercredi en grande pompe à la tête d'un comité chargé de la réforme de l'armée malienne, divisée entre ses partisans et ceux du président renversé, en présence du chef de l'Etat par intérim, Dioncounda Traoré, du Premier ministre Diango Cissoko et de hauts responsables militaires.

"Le comité militaire n'a aucune vocation politique et ne saurait se substituer à la chaîne de commandement militaire", a affirmé le capitaine. "Il s'attèle à sa mission de suivi des réformes prévues et cela dans une étroite collaboration avec les autres structures", a-t-il dit.

Affirmant que le comité de réforme n'était pas "issu du coup d'Etat du 22 mars", ni "un prolongement" de la junte qui avait gardé le pouvoir deux semaines, le président Traoré a estimé que le capitaine Sanogo "a été choisi (...) compte tenu de ses qualités personnelles".

"C'est un formateur, c'est son travail. Il est capable de manager une équipe qui va travailler pour mettre en place une armée performante", a-t-il ajouté.

Le retour du capitaine Sanogo sur le devant de la scène est intervenu après des pourparlers à Abidjan et Ouagadougou avec la présidence en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et la médiation burkinabè dans la crise malienne, selon des sources diplomatiques et militaires.

Après ces discussions, le capitaine Sanogo a accepté de quitter son quartier général de Kati, véritable forteresse pour ses hommes et lui à 15 km de Bamako, pour venir s'installer au siège de l'état-major des armées dans la capitale où il est plus facilement contrôlable, selon ces sources.

Dans le même temps, Romano Prodi, envoyé spécial de l'ONU dans le Sahel, accompagné de Saïd Djinnit, représentant de l'Onu en Afrique de l'Ouest, a entamé mercredi à Dakar une tournée régionale qui devait le mener jeudi en Mauritanie et au Burkina Faso et vendredi au Niger.

[Source: El Watan, Afp, Alger, 14fév13]

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