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18jun13


Pouvoir malien et rebelles touareg concluent enfin un accord pour la présidentielle


Le pouvoir malien et les rebelles touareg qui occupent Kidal, dans le nord du Mali, ont enfin signé mardi à Ouagadougou un accord pour permettre la tenue de l'élection présidentielle du 28 juillet, à l'issue d'âpres négociations.

Lors d'une cérémonie au palais présidentiel du Burkina Faso, pays médiateur, les deux camps ont signé ce document qui prévoit un cessez-le-feu, un retour de l'armée malienne à Kidal et un cantonnement des combattants touareg sur des sites de regroupement.

Baptisé "Accord préliminaire à l'élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali", le texte marque l'aboutissement d'une dizaine de jours de très difficiles discussions entre le régime malien de transition et les deux groupes touareg, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA).

La France, qui a lancé en janvier l'opération militaire pour chasser les groupes islamistes armés qui occupaient le nord du Mali, s'est félicitée d'une "avancée majeure dans la sortie de crise". Le représentant du secrétaire général de l'ONU au Mali, Bert Koenders, a salué une "avancée significative" pour la "stabilisation" du pays, et l'Union européenne un accord "historique".

L'accord traduit "le début de la réconciliation" entre Maliens et sera "un tremplin vers un Mali nouveau", a assuré le ministre malien de l'Administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly.

Il doit être "un point de départ pour rebâtir une nation avec toutes ses composantes ethniques", a estimé Mahamadou Djeri Maiga, vice-président du MNLA, appelant à "tourner la page de la haine".

L'élection présidentielle est jugée cruciale par la communauté internationale pour aider le Mali à sortir de la plus grave crise de son histoire, ouverte en 2012 par la prise du nord du pays par des groupes jihadistes, un temps alliés au MNLA et délogés début 2013 par l'armée française.

Dans l'accord, les deux camps s'engagent à lutter contre le "terrorisme".

En vue de l'élection, les forces de défense et de sécurité maliennes doivent entamer "dans les meilleurs délais" un "déploiement progressif" dans la région de Kidal, tandis que des éléments précurseurs seront envoyés dans la ville elle-même "sans délai".

Les groupes armés touareg devront cantonner leurs hommes sans attendre. Mais le désarmement n'interviendra qu'une fois signé un accord "global et définitif de paix" entre les nouvelles autorités installées après la présidentielle, d'une part, et les communautés et groupes armés du Nord, d'autre part.

Le désarmement après le cantonnement

Comme l'exigeait le régime malien, qui a plusieurs fois bloqué les discussions autour de cette question, des soldats maliens devraient donc être rapidement positionnés dans la région de Kidal. Mais le désarmement se fera dans les conditions souhaitées par le MNLA-HCUA et les médiateurs internationaux.

Bamako avait réclamé que les rebelles soient désarmés sitôt l'armée revenue à Kidal.

"Pas faisable techniquement", ont répliqué la médiation et ses partenaires, faisant valoir qu'un désarmement est une oeuvre de longue haleine, qui doit s'inscrire dans un processus "DDR" (désarmement, démobilisation, réinsertion), finalement prévu dans l'accord.

Le retour des soldats maliens et le cantonnement des combattants touareg seront accompagnés par la future Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), qui absorbera à partir de juillet la force africaine (Misma) déjà sur place, et par l'opération française Serval.

La présence des forces internationales à Kidal, où des soldats français sont basés à l'aéroport depuis plusieurs mois, est vue comme un moyen de limiter le risque de confrontation entre les belligérants d'hier, alors que l'armée malienne comme les rebelles ont été accusés de nombreuses exactions. Il s'agit de "garde-fous qui nous rassurent", ont commenté les groupes touareg.

Les mandats d'arrêt lancés par la justice malienne contre des responsables du MNLA et du HCUA, dont certains se trouvent à Ouagadougou, ont été une autre pomme de discorde.

L'accord n'y fait aucune référence directe, mais appelle les parties à prendre les mesures nécessaires à la "confiance".

Les médiateurs avaient réclamé la suspension des mandats comme mesure de "détente", mais Bamako s'y opposait au nom de l'indépendance de la justice.

Selon une source proche du dossier, un accord non-écrit aurait été en fin de compte conclu pour que les mandats d'arrêt ne soient pas exécutés.

"Si le Mali est de bonne foi, on le verra", a lâché un responsable de la délégation touareg.

L'accord prévoit enfin la création d'une "commission d'enquête internationale" sur les crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans le nord du Mali.

[Source: El Watan, Afp, Alger, 18jun13]

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