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21ene13


Le bilan s'alourdit


Les forces de sécurité ont découvert une trentaine de corps d'otages algériens, étrangers et de militaires. Le déminage de l'usine de gaz d'In Amenas se poursuit toujours et il est à craindre la découverte d'autres victimes.

L'information est tombée comme un couperet. Dans leur opération de déminage de l'installation gazière, les forces spéciales de l'ANP ont fait une découverte macabre. Une trentaine de corps d'otages étrangers, d'Algériens et de militaires ont été retrouvés. Certains sont complètement calcinés, d'autres tués par balle et quelques-uns déchiquetés. Selon nos sources, l'opération de déminage de l'installation gazière n'a pas encore pris fin. Et il est à craindre que d'autres corps de victimes soient retrouvés. En fait, indiquent nos sources, «le dernier groupe de terroristes qui s'était retranché dans l'usine n'était pas seul. D'autres criminels étaient embusqués sur plusieurs points qu'ils avaient minés.

Ayant compris qu'ils n'avaient plus de possibilité de quitter les lieux, ils avaient commencé à exécuter les otages étrangers et algériens. Certains sont morts déchiquetés par des engins explosifs que les mercenaires islamistes avaient placés sur les corps calcinés, alors que d'autres ont été tués par balle», expliquent nos sources, précisant que parmi les corps retrouvés, il y avait aussi ceux des militaires, les premiers qui avaient intervenu sur le site gazier. Nos sources notent par ailleurs «la difficulté d'identifier certains corps calcinés ou déchiquetés». Ces nouvelles victimes alourdissent le bilan des 23 morts annoncé hier par le ministre de la Communication, Mohamed Saïd, sur les ondes de la radio. En effet, le ministre a avancé un bilan de 23 étrangers et Algériens morts, et 32 terroristes tués, en précisant que ce nombre «risque d'être revu à la hausse». En attendant d'arrêter le bilan définitif, l'enquête sur cette attaque extrêmement grave commence à donner ses fruits.

Echange d'otages contre des prisonniers islamistes

Alors qu'avant même que l'opération militaire prenne fin, des informations faisaient état de l'arrestation d'un membre du commando. Hier, la télévision Ennahar a fait état de cinq terroristes arrêtés et trois autres en fuite. Pour l'instant, aucune confirmation officielle. Mais la dernière déclaration du porte-parole de cette multinationale terroriste islamiste, au nom de Hassan Oueld Akhlil, cité par l'agence islamiste mauritanienne Sahara Média, mentionnait qu'en début de matinée de samedi, «7 otages étaient détenus par le groupe Signataires par le sang», soulignant qu'ils avaient été «difficilement transférés de la base-vie à l'usine». L'orateur affirmait que l'organisation terroriste voulait juste échanger les otages contre des prisonniers islamistes détenus aux Etats-Unis. Revendication qui ne rejoint pas celle de Mokhtar Belmokhtar qui, dans une vidéo, vraisemblablement enregistrée le 17 janvier dernier, tel que mentionné, s'est dit prêt à négocier la libération des otages avec l'Algérie et les pays occidentaux en contrepartie de l'arrêt de la guerre menée au nord du Mali.

Dans cet enregistrement, diffusé sur le Net, Belmokhtar affirme avoir envoyé «40 combattants de plusieurs pays musulmans mais aussi de pays occidentaux, faisant partie de la phalange Signataires par le sang (…) qui sont entrés en Algérie par le Niger». Il explique que cette opération vient en réponse à «l'agression du Mali par la France» mais aussi à «l'autorisation» donnée par l'Algérie pour l'ouverture de son espace aérien à l'aviation française. S'adressant aux Américains, Belmokhtar a exigé la libération de Omar Abderrahmane (détenu aux USA pour son implication dans des attentats terroristes) en contrepartie de celle de l'ensemble des otages américains, en précisant qu'il était «prêt à en prendre des milliers si c'était nécessaire pour que Abderahmane retourne dans sa famille en Egypte».

En fait, Belmokhtar confirme le nombre de 40 terroristes venus, comme nous l'avons déjà indiqué, à bord d'une dizaine de 4x4. Le message de Belmokhtar a, de toute évidence, été enregistré avant la prise d'otages. Il semblait convaincu de la réussite de cette opération de par le nombre de mercenaires qu'il a désignés pour son exécution, mais aussi de par leurs capacités de guérilla. Les terroristes étaient convaincus qu'ils allaient quitter In Amenas en emportant le maximum d'otages et en faisant par la suite exploser le site gazier. Lorsqu'ils sont arrivés à la base-vie, ils se sont scindés en deux groupes.

Le plus important a investi les premiers chalets se trouvant à l'entrée ; l'autre, composé de spécialistes en explosifs, s'est dirigé vers les installations gazières. A aucun moment ils n'ont pensé que les autorités sécuritaires n'allaient pas céder à la pression des pays dont sont originaires les otages, et avec lesquels des contacts avaient déjà été entrepris. Mieux, à aucun moment, ils n'ont pensé que les forces de sécurité allaient donner l'assaut pour libérer les otages. Une surprise pour eux mais aussi pour leur chef, Belmokhtar qui, 72 heures après l'élimination de sa colonne de mercenaires islamistes, n'a toujours pas réagi par ses canaux, notamment l'agence islamiste mauritanienne.

[Source: Par Salima Tlemçani, El Watan, Alger, 21ene13]

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