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05aoû14


La Russie pourrait interdire les vols transsibériens aux compagnies européennes


Les dirigeants russes étudient la possibilité de limiter, voire d'interdire les vols de transit des compagnies aériennes européennes entre l'Europe et l'Asie via le territoire russe, selon plusieurs sources, écrit mardi le quotidien Vedomosti. Selon un informateur proche des débats, les discussions sur une éventuelle restriction du transit pour les compagnies européennes ont commencé après les premières sanctions adoptées par l'UE contre la Russie. Mais les récents événements - la suspension du fonctionnement de la compagnie Dobrolet et les amendes réclamées par l'Ukraine contre les compagnies aériennes russes pour les vols en Crimée (près de 8,6 millions de dollars) - nécessitent une réaction, affirme-t-il.

Une décision doit être prise par le gouvernement. Des consultations sont en cours au niveau du ministère des Transports et des Affaires étrangères. Les porte-paroles des deux ministères se sont refusés à tout commentaire. "Aucune décision n'a encore été prise", souligne un haut fonctionnaire fédéral.

Les compagnies aériennes utilisent aujourd'hui l'itinéraire le plus court pour les vols reliant l'Europe et l'Asie - la voie transsibérienne - et versent de l'argent à Aeroflot pour ce service.

Au début des années 1970, les compagnies étrangères étaient prêtes à tout pour que l'URSS mette ce couloir aérien à leur disposition: de cette manière, elles pouvaient réduire la distance de 4 000 km et économiser jusqu'à 30 000 dollars par vol, explique Alexandre Neradko, directeur de l'Agence fédérale russe des transports aériens (Rosaviatsia).

Les principales compagnies bénéficiaires sont Lufthansa, British Airways et Air France. Lufthansa est au courant de ce problème et craint des pertes éventuelles estimées à plus de 1 milliard d'euros en trois mois de sanctions, affirme une source proche d'un sous-traitant des grandes compagnies aériennes européennes. Cette information n'a pas pu être confirmée.

Les représentants de Lufthansa, British Airways, du président de la Commission européenne José Manuel Barroso et du commissaire européen chargé des Transports Siim Kallas, ainsi que d'Air France et du ministère français des Affaires étrangères n'ont fait aucun commentaire.

"Il s'agit de recettes élevées. Il faut prendre en compte tous les avantages et les inconvénients pour ne pas imiter les Américains et les Européens qui se frappent eux-mêmes sur la tête", souligne le porte-parole du président russe Dmitri Peskov. Il a toutefois ajouté qu'il ignorait si les ministères travaillaient sur ces mesures et dans quel sens.

Une source proche du conseil d'administration d'Aeroflot a déclaré que si les interdictions des vols sur l'itinéraire transsibérien étaient instaurées et qu'Aeroflot cessait de recevoir l'argent pour ce transit, la compagnie ne pourrait plus remplir d'autres engagements généralement tenus par les compagnies commerciales: "Il est question de l'exploitation du Sukhoi Superjet qui coûte plus de 50 millions de dollars par an, de tous les projets sociaux, des itinéraires non rentables maintenus par la compagnie et de la compagnie Avrora, qui est un projet important pour l'Etat mais ne s'inscrit pas dans la logique commerciale d'une compagnie comme Aeroflot". Le porte-parole d'Aeroflot s'est refusé à tout commentaire.

"La fermeture du transit transsibérien pour les compagnies étrangères allongerait la durée des vols de 60-90 minutes en moyenne", explique Oleg Panteleev, chef du département analytique à l'agence Aviaport. Les dépenses pour le carburant et le personnel seront plus élevées, la sollicitation du matériel augmentera, mais l'exploitation des appareils se réduira. Compte tenu de la rentabilité minimale du secteur de transport aérien, la hausse significative des frais supplémentaires placeraient les compagnies européennes dans une situation compliquée et dans des conditions très inégales par rapport aux compagnies asiatiques: elles ne pourront pas augmenter les tarifs mais il sera en même temps impossible de les maintenir au même niveau en raison de la faible rentabilité du secteur.

[Source: Ria Novosti, Moscou, 05aoû14]

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