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24sep14


Le secteur énergétique russo-européen bloqué par les sanctions


Les sanctions technologiques infligées par les USA et l'UE au secteur pétrolier russe pourraient également affecter le secteur gazier, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Dans certains cas, en effet, les compagnies pétrolières et gazières utilisent les mêmes équipements. Le géant russe Gazprom reconnaît déjà que les fournisseurs préfèrent assurer leurs arrières. Dans le même temps, le désarroi règne sur le marché: ni les compagnies pétrogazières russes ni leurs partenaires occidentaux n'arrivent encore à comprendre comment travailler dans le contexte des sanctions. Des amendes élevées pourraient être infligées à quiconque essaierait de les contourner et les partenaires étrangers sont donc très prudents.

La conférence Pétrole et gaz de Sakhaline 2014 a mis en évidence que les acteurs du secteur pétrogazier n'avaient toujours pas compris comment travailler dans le cadre des sanctions adoptées contre la Russie. Les rapporteurs ont tenté d'arrondir les angles à ce sujet.

Le gouverneur de la région de Sakhaline Alexandre Khorochavine et le vice-ministre de l'Energie Kirill Molodtsov ont ainsi répété que les sanctions n'affecteraient pas les accords de partage de production déjà actifs, laissant entendre qu'il existait une part de risque pour les nouveaux projets. Le vice-ministre Kirill Molodtsov a reconnu que l'analyse des conséquences juridiques des sanctions n'était pas achevée et demanderait du temps pour comprendre quels équipements et quels projets exactement sont concernés.

Contrairement aux attentes, les représentants des partenaires étrangers des compagnies russes - Shell et ExxonMobil - n'ont pratiquement pas participé à la conférence. L'unique rapport d'Exxon Neftegaz Ltd concernait les questions techniques du travail sur le plateau. En marge du forum, certains prestataires européens ont constaté que les sanctions avaient "complètement changé l'espace de travail", reconnaissant qu'ils ignoraient quelles formes de coopération seraient conservées.

Selon le vice-président de Gazprom Alexandre Medvedev, le monopole est doté à 90% de ses propres technologies et équipements dans les projets gaziers. Mais même si les sanctions concernent seulement le pétrole, "les codes de certaines positions industrielles sont identiques pour le pétrole et pour le gaz". "Nous sommes confrontés à ce problème quand les fournisseurs, craignant les sanctions, cherchent à adapter leurs positions marchandes par rapport aux listes de sanctions", explique le haut responsable. Il a suggéré que l'interprétation de ces mesures dépendait de la position de chaque pays en particulier. Par exemple, les régulateurs allemands ont autorisé Europipe à fournir des tuyaux pour le projet South Stream, alors que des questions s'étaient également posées.

Une source d'une compagnie pétrolière souligne que pratiquement tous les acteurs du marché sont confrontés au même problème: certains sous-traitants refusent les fournitures en motivant leur décision par les sanctions, bien que les achats soient autorisés pour un projet concret et ne pourraient être utilisés à d'autres fins. D'autres sociétés ajournent les livraisons en attendant les explications des autorités.

Vitali Krioukov, directeur de Small Letters, souligne que les fournisseurs ont bien des choses à craindre et que leur réaction est logique. Il rappelle que cet été, BNP Paribas a déboursé presque 9 milliards de dollars aux USA après les réclamations du Trésor américain concernant le contournement des sanctions contre le Soudan, l'Iran et Cuba. A la fin de l'été les mêmes accusations ont été portées contre la Commerzbank allemande, qui risque une amende de 650 millions de dollars. "Dans ces circonstances, il serait plus raisonnable financièrement de quitter le marché russe", indique l'expert. Les compagnies russes espéraient que leurs partenaires occidentaux trouveraient un moyen de contourner les sanctions mais "ces derniers ne cherchent pas à le faire - ils ne veulent pas prendre de risques", conclut Vitali Krioukov.

[Source: Ria Novosti, Moscou, 24sep14]

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