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07avr15

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Un membre de l'organisation criminelle de Walter Ferrufino arrêté en flagrant délit à La Paz


Les descendants de Malinche

Abraham Espinoza Montoya, membre de l'organisation raciste à visée délictueuse dirigée par Walter Ferrufino Gaite, a été arrêté en flagrant délit et se trouve en prison depuis le 31 mars 2015 à La Paz. Il est accusé d'extorsion, de menaces et d'autres délits connexes commis contre le député guarani Jacinto Vega Rivero et d'autres dirigeants guaranis, tous provenant du département bolivien de Tarija.


Walter Ferrufino

Abraham Espinoza Montoya, non guarani, psychologue de profession et originaire de Santa Cruz de la Sierra, est accusé d'avoir orchestré une APG (Assemblée du peuple guarani) parallèle, couvrant tout le département de Tarija, avec la complicité, entre autre, d'Hugo Arebayo. Pour ce faire, ils avaient créé une organisation ayant recours à l'extorsion et aux menaces pour intimider les dirigeants guaranis, encouragé de fausses dénonciations et falsifié tout type de documents afin de supplanter les organisations guaranis.

Ce groupe raciste, composé entre autre d'Abraham Espinoza (ou Hobrán Espinoza), ainsi que d'Alejandrina Avenante, Poulina Cueva, Modesto Romero, Sacarías Durán, Miguel Ángel Solís Osinoga, Sofía Segovia, Soilo Rocha et Hugo Arebayo, est responsable du pillage du siège du Conseil des capitaines de Tarija, selon les informations fournies par le Département d'analyse criminelle et de renseignements de la police de Tarija qui figurent dans la procédure ouverte par le parquet de cette ville.

Abraham Espinoza est également responsable, de son propre aveu, avec de hauts fonctionnaires du ministère des Hydrocarbures, du blocage des comptes bancaires de l'APG IG, qui dura près de six mois et coûta des vies et provoqua des pertes économiques s'élevant à plus d'un million de dollars à l'organisation autochtone.

Le journal raciste El País et le Diario El Andaluz, de la ville de Tarija, encouragèrent les actes de l'actuel détenu, comme s'il s'était agi d'un dirigeant légitime et légal du Conseil des capitaines de Tarija, lorsqu'il orchestra, le 9 octobre 2014, le saccage du siège de cette organisation, sis à Tarija.

À Tarija, il fut embauché par le gouverneur Condori afin de lui conférer un faux statut de fonctionnaire autochtone.

Walter Ferrufino dispose d'une vingtaine de personnes sous contrat depuis au moins deux ans. Ce groupe a pour but de harceler les organisations guaranis par des méthodes franchement mafieuses telles que des fausses accusations, des menaces, des intimidations, des extorsions et des cooptations forcées. Pour arriver à leurs fins, ils emploient tout type de faux documents avec lesquels, grâce au soutien légal d'avocats appartenant au groupe, ils tentent d'usurper la personnalité juridique des organisations indigènes et de leurs dirigeants.

Selon les différentes versions recueillies à Tarija, Entre Ríos, Palos Blancos, Villamontes et Santa Cruz de la Sierra, on estime à plus d'1,5 millions de dollars la somme dépensée par Walter Ferrufino dans des activités illégales depuis un an.

Il faudrait ajouter à cette somme au moins 500.000 dollars dépensés pour l'actuelle campagne électorale dans des activités clairement illégales, qui sont de notoriété publique dans la région.

Les deux chiffres mentionnés ne tiennent pas compte du coût des deux petits avions dont Walter Ferrufino et sa famille se targuent d'être propriétaires et qui, toujours selon ses dires, se trouvent à l'aéroport de Yacuiba.

Signalons que la zone où vivent les Guaranis est la plus pauvre de Bolivie, et si l'on tient compte du fait que la Bolivie est le deuxième pays le plus pauvre d'Amérique latine, les sommes d'argent exhibées par Walter Ferrufino sont hors de toute proportion.

Pour mieux comprendre la situation, il faut indiquer que la région produit 80 % du gas et du pétrole de Bolivie, mais que les revenus liés au pétrole ne bénéficient en aucune manière à la région.

La deuxième activité est le transport de drogues vers ou depuis le Paraguay et l'Argentine, encouragée par la situation géographique et l'absence totale de contrôle policier ou militaire aux frontières. Cette situation fait largement l'objet de commentaires dans la presse argentine, mais à Tarija, c'est le silence qui prévaut, un peu comme l'omertà sicilienne.

Il est aisé de comprendre pourquoi Walter Ferrufino peut se permettre de dépenser d'énormes sommes d'argent et quel est l'intérêt ultime de contrôler les territoires frontaliers, en corrompant le parquet, la police et les juges.

Selon les estimations pour l'année 2012 de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, organisme spécialisé dans l'analyse du trafic de drogues et le crime organisé dont le siège se trouve à Vienne, la Bolivie produit annuellement au moins 155 tonnes de cocaïne et est le troisième producteur, après le Pérou et la Colombie. La valeur estimée de cette production est calculée à 2.500 dollars par kilogramme sur le marché intérieur bolivien. Sur le marché extérieur, après exportation, cette somme atteint entre 6.200.000.000 et 9.300.000.000 de dollars.


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Estimation de la production potentielle de cocaïne
Office des Nations Unies contre la drogue et le crime

La justice et la gendarmerie argentines le savent : plus de 60 % de cette quantité est introduite en Argentine par la frontière qu'elle partage avec le département bolivien de Tarija, qui est hors de tout contrôle, tant du côté bolivien qu'argentin. La frontière entre la Bolivie et le Paraguay connaît la même situation de vulnérabilité et d'absence de contrôle.

[Source: Par Irandey Tupapire, Correspondant de Radio Nizkor pour les affaires indigènes, Tarija, 07avr15]

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